Photo : Riad Par Youcef Salami Le groupe Sonatrach «reprendra ses activités en Libye dès que la situation reviendra à la normale dans ce pays», répondait le président directeur général du groupe Sonatrach, Noreddine Cherouati, à des journalistes qui l'interrogeaient sur le sort des investissements que la compagnie nationale a engagés dans ce pays, il y a de cela six ans. «Evidemment que oui», a-t-il soutenu. Le patron de Sonatrach s'exprimait en marge d'une cérémonie de signature d'un contrat relatif au développement d'un gisement pétrolier dans le sud algérien. Optimiste, il précise que nous avons un contrat avec la société libyenne National Oil Corporation (NOC) et que celui-ci «sera mené à terme». Dans le cadre des appels d'offres, que la NOC, avait lancés pendant l'ère Kadhafi, la Sonatrach a décroché, en fait, deux contrats. En partenariat avec la société libyenne, elle a découvert un gisement pétrolier dans le bassin de Ghadamès, près des frontières algéro-libyennes. C'était en mars 2005. Les deux compagnies sont liées par un contrat d'association (Epsa). Sonatrach détient 25% de parts dans ce contrat, les 75% revenant à la compagnie libyenne. Sonatrach, dirigée à l'époque par Mohamed Meziane, a investi 750 millions de dollars dans ce projet. Le deuxième contrat, elle l'a remporté en 2009, en association avec une compagnie indienne ; mais c'est Sonatrach (Sonatrach international petroleum exploration and production (Sipex)) qui en est l'opérateur, (le vis-à-vis de NOC). Concernant ce deuxième bloc, Sonatrach n'en a pas encore commencé le processus d'exploration. Au plus fort des troubles en Libye, la compagnie nationale, dirigée par M Cherouati, n'a rapatrié qu'une partie de son personnel, maintenant ses investissements. Une décision réfléchie ? D'autres sociétés ont quitté la Libye, en attendant que l'orage passe. Aujourd'hui, la situation demeure encore confuse en Libye et la répartition des rôles entre compagnies pétrolières internationales dans ce pays se fera selon le bon vouloir des nouveaux maîtres de Tripoli (Le CNT libyen). De toute évidence, les pays ayant soutenu le CNT auront des largesses dans l'exploration pétrolière ; ceux qui ne l'ont pas fait devraient attendre. Cet organisme, reconnu actuellement par plus de soixante pays, souligne dans ses projections que les exportations pétrolières reprendront dans trois mois et que le pays retrouvera son niveau de production pétrolière (1,6 millions de barils par jour) dans une année. Optimisme démesuré ? Tout dépend de la situation sur le terrain, parce que même si Tripoli est aux mains des insurgés cela ne signifie pas que la guerre est terminée.