Les combattants du nouveau régime en Libye ont fait face, près de Bani Walid, à une forte résistance de la part des troupes restées fidèles au leader Mouammar Kadhafi. Deux jours après le terme de l'ultimatum adressé aux pro-Kadhafi pour déposer les armes, les forces du Conseil national de transition (CNT), n'ont toujours pas lancé l'offensive d'envergure annoncée, mais des combats ont eu lieu dimanche et hier à Bani Walid. Une dizaine de morts et une vingtaine de blessés ont été déplorés à cette occasion. Selon le témoignage d'un chirurgien, d'un hôpital de campagne proche du théâtre des opérations, qui a reçu un soldat pro-Kadhafi fait prisonnier «il y avait des signes de tortures, de nombreuses traces de coups sur son dos, probablement assenés avec des bâtons.» Il a ajouté : «Je crains que l'on soit en train de remplacer Kadhafi par un autre…». Craignant de nouveaux combats, des dizaines de civils ont fui Bani Walid, mais beaucoup y ont renoncé, faute d'essence. Toutefois, d'après le commandant pro-CNT Abdallah Abou Oussara, l'ordre n'a pas encore été donné de lancer d'autres offensives. En fait, la présence de nombreuses petites collines sur les lieux freine l'avancée des troupes. Et «Bani Walid est plein d'armes; chaque maison en dispose et des tireurs sont embusqués partout», a observé un combattant ajoutant qu'il y avait aussi des trahisons, des accusations à l'origine de nombreuses tensions parmi les combattants. Sur le front ouest de Syrte, des centaines de combattants bien armés, venus avec 200 pick-up de Misrata, ont commencé à investir cette région natale de Mouammar Kadhafi. Mais, il n'y aura «pas de grande offensive avant une semaine», assure un commandant du front. Hier, Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'OTAN, a réaffirmé que l'Alliance poursuivrait ses opérations tant que les civils sont menacés. 13 cibles, dont sept véhicules blindés, ont été détruites dans la région de Syrte, est-il précisé dans son rapport quotidien. Les combattants pro-CNT se trouvaient encore à une soixantaine de km de la ville, alors que les pro-Kadhafi lancaient une attaque contre un site pétrolier près de Ras Lanouf, à l'est, tuant 12 combattants du nouveau régime. À Tripoli, une puissante explosion a dévasté un grand dépôt d'armes près de l'aéroport international, blessant deux personnes. Enfin, plusieurs proches de l'ex-dirigeant libyen sont arrivés au Niger depuis le 2 septembre, a affirmé hier le Premier ministre nigérien, Brigi Rafini. «Il s'agit de 32 personnes au total que nous avons chez nous, dont Saadi, un des fils du Guide libyen et aussi trois généraux», a-t-il indiqué.De leur côté, Mohamed, Hannibal et Aïcha, trois autres enfants ainsi que l'épouse, Safiya, du Guide déchu, ont trouvé refuge en Algérie. Seif al-Arab et Khamis Khadafi seraient morts. Mais Mouammar et Seif al-Islam, restent, eux, introuvables. H.Y./agences Pékin reconnaît le CNT comme nouvelle autorité libyenne La Chine a formellement reconnu hier le Conseil national de transition (CNT), a rapporté l'agence officielle Chine Nouvelle. Pékin «a officiellement reconnu le CNT de Libye en tant qu'autorité gouvernante et représentative du peuple libyen», est-il indiqué sans plus de précision. Prenant acte de la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la Chine, qui avait déjà demandé la semaine dernière au CNT de «garantir réellement les intérêts des entreprises chinoises en Libye», devient ainsi le dernier membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU à reconnaître officiellement l'organe politique de la rébellion.