Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou A la fin du mois de juin dernier, les réserves de change de l'Algérie se sont élevées à 174 milliards de dollars, soit plus de 11 milliards de dollars par rapport au montant enregistré pour l'année 2010. Lors d'une conférence sur les principales évolutions monétaires et financières au premier semestre 2011, dont les grandes lignes ont été reprises par l'APS, le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, a expliqué cette hausse par l'augmentation des prix du pétrole. Ce sont donc les recettes en hydrocarbures (98% des devises tirées) qui ont dopé les réserves de change dont la gestion a fait débat ces dernières semaines à la faveur de la crise de la dette aux USA. Sur cette question, le premier responsable de la Banque d'Algérie avait indiqué le 25 août dernier, à l'occasion de la présentation du rapport sur la situation monétaire et économique en 2010, que «la politique (de gestion des réserves) menée par la Banque d'Algérie depuis 2004 a prouvé son efficacité en 2011».Selon Laksaci, contrairement aux années précédentes où les dépôts constituaient 20% des placements de l'Algérie à l'étranger, 2% seulement des réserves de change sont actuellement déposées dans des banques, avec la diversification des devises entrant dans la composition des réserves. Cette gestion prudente des réserves se poursuit en 2011 après avoir rapporté, en 2010, 4,60 milliards de dollars contre un rendement de 4,74 milliards de dollars en 2009. Concernant l'excédent du compte courant extérieur de l'Algérie entre janvier et juin 2011, il a bondi à 10 milliards de dollars, un chiffre supérieur à ceux enregistrés au premier et au deuxième semestre 2010, «Le solde de la balance courante est appréciable. Il est de 9,65 milliards de dollars au premier semestre de l'année en cours contre, respectivement, 6,57 milliards de dollars et 5,59 milliards de dollars au 1er et au 2e semestre de l'année passée», a précisé à ce sujet M. Laksaci. Comme c'est le cas pour les réserves de change, cette performance est due à «la hausse des recettes d'exportation des hydrocarbures, qui sont passées de 27,60 milliards de dollars au premier semestre 2010 à 35,85 milliards de dollars au premier semestre 2011.«Les recettes budgétaires provenant des hydrocarbures ont atteint 70,3% des recettes budgétaires totales contre 66,3% au titre de l'année 2010». Cependant, les recettes hors hydrocarbures continuent de progresser lentement. «Elles ne représentent que 28,3% du total des recettes budgétaires (33,6%) en 2010», a noté M. Laksaci. Autre indicateur positif : le recul de la dette extérieure. «La position financière extérieure nette de l'Algérie est consolidée, en situation de recul de la dette extérieure, d'autant que la gestion flexible du taux de change par la Banque d'Algérie contribue de manière effective à la stabilité financière externe», a souligné M. Laksaci qui a relevé un niveau «appréciable» du solde global de la balance des paiements au cours de cette période avec 9,11 milliards de dollars.Aussi, l'accroissement de la masse monétaire à fin juin 2011, par rapport à fin décembre 2010, a eu pour effet la hausse «appréciable» des avoirs extérieurs de la Banque d'Algérie et la progression des crédits à l'économie. «Si les avoirs extérieurs nets de la Banque d'Algérie sont en hausse de 627,27 milliards de dinars (+5,22%), les crédits à l'économie, y compris les rachats de crédits non performants par le Trésor, progressent de 364,58 milliards de dinars (+11,16%), contribuant à la création monétaire pour environ 74% et 26% respectivement», a-t-il ajouté. S. I. Les crédits immobiliers en hausse de 12,5% Les crédits distribués par les banques opérant en Algérie aux entreprises et aux ménages ont «significativement» augmenté au cours de la période de référence. «La hausse des crédits concerne aussi bien les banques publiques (11,29%) que les banques privées (16,44%)», a précisé M. Laksaci, relevant que les crédits immobiliers aux ménages «se sont accrus de 12,50% et ont atteint 74% du total des crédits aux ménages». Le cours du dinar s'est apprécié par rapport au dollar et déprécié par rapport à l'euro Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, le cours du dinar s'est apprécié par rapport au dollar, pendant qu'il s'est corrélativement déprécié par rapport à l'euro au premier semestre 2011 relativement à la même période de 2010. Le taux de change effectif réel du dinar s'est légèrement déprécié (1,33%), après une appréciation de 2,6% en 2010. Par conséquent, le différentiel d'inflation entre l'Algérie et la zone euro s'est «significativement» réduit à 1,8% contre 4,1% en juin 2010. Les banques opérant en Algérie en excès de liquidités Les banques opérant en Algérie sont en excès de liquidités depuis avril 2001. «Les banques ne se refinancent plus auprès de la Banque d'Algérie depuis fin 2001. Elles sont en surliquidités depuis avril 2001 déjà. Leurs ressources proviennent de l'épargne publique», a déclaré M. Laksaci à la presse à la fin de sa présentation. Cet excès de «reste structurel» et en hausse pour les six premiers mois de 2011 (+136,2 milliards de dinars), en situation de flux positif des dépôts bancaires estimés à 363,31 milliards de DA, proche des flux de crédits évalués à 364,58 milliards de DA.