Photo : M. Hacène Par Ziad Abdelhadi «Ça freine toujours du côté des exportations hors hydrocarbures». C'est là l'aveu du directeur général de l'Agence de promotion des exportations (Algex), Mohamed Benini. Rencontré hier au siège de l'Agence en marge de la journée d'information sur le Salon international de la filière fruits et légumes (Siafel), qui va se tenir à Biskra du 28 au 30 novembre prochain, M. Benini affirmera qu'il reste encore beaucoup de choses à améliorer si l'on veut pousser à la hausse les exportations hors hydrocarbures.Le DG d'Algex soulignera que le Siafel «sera l'occasion pour nous de nous rapprocher des opérateurs versés dans l'activité de l'exportation. Nous serons présents pendant ce Salon, pour répondre aux exportateurs sur place». A l'adresse de quelques opérateurs présents lors de cette journée d'information qui l'ont interpellé à propos des entraves qu'ils rencontrent sur le terrain, il répondra qu'il est tout à fait conscient de ces problèmes et entraves mais leur a signifié que la responsabilités des défaillances dans la démarche n'est pas du seul ressort de l'administration qui les accompagne «mais résulte aussi de leur manque de maîtrise dans ce type d'activité». De son côté, le directeur du Siafel, Zane Yaha, a tenu à expliquer dans sa présentation du Salon que le choix de la ville de Biskra pour l'abriter a été dicté par le fait que cette ville est devenue un grand pôle de production maraîchère où opèrent de nombreux exportateurs de légumes et fruits. Le Siafel est placé sous le thème de la réhabilitation et du développement de l'exportation des fruits et légumes en Algérie, précisera-t-il. Soulignons que le commissaire du Salon, le Dr Nouad Mohamed Amokrane, a donné un exposé portant sur l'évolution du potentiel des exportations agricoles et des produits de l'industrie agroalimentaire. Le conférencier n'est pas allé par trente-six chemins pour dire : «Si nous n'arrivons toujours pas à exporter comme le font nos voisins de la Méditerrané, c'est parce que nous continuons à ne pas donner assez d'importance à la notion de qualité.» Il précisera en outre : «Nos exportateurs peinent à adopter les standards internationaux en matière de calibrage et de transformation.» Au registre des entraves auxquelles font face les exportateurs, il citera la plus difficile, c'est-à-dire celle qui bloque toute démarche, à savoir les interdictions d'entrée dans de nombreux pays. Il terminera son exposé en proposant quelques actions à mener pour développer les exportations hors hydrocarbures. Pour M. Nouad, il s'agira de relancer et redynamiser le programme de développement des productions à avantages comparatifs avérés (exportation), comme de celles qui, par les conditions climatiques favorables, peuvent être mises sur le marché hors saison (primeurs ou extra-primeurs) où sont traditionnellement exportées (dattes, vins). Et de conclure : «C'est par le développement des filières agricoles que l'on pourra augmenter nos volumes d'exportations». Rappelons enfin que, selon un bilan du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (CNIS), les exportations hors hydrocarbures en 2010 ont atteint 1,62 milliard de dollars contre 1, 06 milliard de dollars en 2009. De ce résultat d'exportation réalisé en 2010, on peut déduire que nous sommes encore loin des prévisions de l'Agence de promotion des exportations qui prévoyait d'atteindre, à l'horizon 2011, un volume d'exportations hors hydrocarbures de 4 milliards de dollars et cela «grâce aux moyens et mécanismes mis en place par l'Etat pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures». Des moyens qui, apparemment, n'ont pas eu d'impact positif sur l'acte d'exporter et, par voie de conséquence, il serait difficile de voir la barre des 3, 5 milliards de dollars d'exportations dépassée.