Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabbou, a animé une conférence hier 29 septembre à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou et ce, à l'occasion du 45ème anniversaire de la fondation, un 29 septembre 1963, du parti présidé par Hocine Aït Ahmed. Organisée sous le thème «pour la mondialisation de la paix, de la démocratie et de la justice sociale», la rencontre avec les centaines de militants et de sympathisants présents dans la salle a été une autre occasion pour Tabbou de développer un discours très hostile au pouvoir, comme quand il cite «les cinq piliers du régime [qui sont] la violence, la sécurité militaire, la corruption, la rente pétrolière et le régionalisme». Et c'est dans ce sillage qu'il fera une sorte de parabole entre le pouvoir colonial et le pouvoir actuel, en présentant quelques similitudes entre les situations de l'époque et d'aujourd'hui. «Je m'adresse aux jeunes militants politiques pour leur dire que, comme Mourad Didouche, Mohamed Boudiaf, Larbi Ben Mhidi et Hocine Aït Ahmed en novembre 1954, vous devez, nous devons prendre nos responsabilités de jeunes aujourd'hui», dira Karim Tabbou qui ne manquera pas de signaler un autre point commun entre les deux époques, à savoir la violence et la répression «érigées comme un système de gestion politique de la population». «Le tableau de bord du pays clignote au rouge et il est temps d'arrêter la politique actuelle et engager le pays dans un processus sérieux», dira Karim Tabbou, ajoutant qu'«ils continuent toujours de gérer l'Algérie par le mensonge, la farce électorale et la répression». Pour le premier secrétaire national du FFS, l'Algérie est un pays où on a organisé le plus d'élections et où on a le moins de démocratie, pensant que cela a été encouragé aussi pour banaliser la politique et la discréditer, surtout au lendemain des événements du 5 octobre 1988. «La meilleure façon de punir les Algériens qui demandaient la liberté et la démocratie, c'est d'organiser l'échec de la politique», estime Karim Tabbou qui reprendra une déclaration du président du parti Hocine Aït Ahmed qui résumait cette situation en disant : «Ils ont fait semblant de tout faire bouger pour que tout reste en place.» L'animateur de la conférence n'omettra pas d'évoquer l'initiative des trois personnalités politiques, à savoir Aït Ahmed, Mehri et Hamrouche, pour dire que «le débat est lancé par l'action des trois personnalités», estimant dans son intervention que «cette initiative recèle une grande volonté de réengager le pays dans la voix de la construction démocratique». Par ailleurs, la commission qui gère la fédération de Tizi Ouzou, en attendant la tenue d'une assemblée élective du conseil et du secrétariat fédéraux, a rendu publique une déclaration à l'occasion du 45ème anniversaire de la création du parti, dans laquelle il est dit qu'il n'est plus «permis d'ignorer le sacrifice de centaines de combattants de la démocratie, et il est du devoir de tous les militants et de tout un chacun d'exiger une réhabilitation politique, historique, juridique et morale de l'ensemble de ces glorieux martyres de la démocratie». Il est également réaffirmé la «détermination à poursuivre le combat démocratique pour aboutir à la tenue d'une Assemblée nationale constituante représentative de toutes les franges politiques et sociales du pays qui ouvrira la voie à l'instauration de la 2ème République synonyme de recouvrement de la souveraineté nationale et de réappropriation de la dignité bafouée du peuple algérien».