Photo : M. Hacène Par Wafia Sifouane Inauguré mercredi dernier, le Salon international du livre d'Alger, qui, dans sa 16e édition, porte le slogan «le livre délivre», a ouvert ses portes le lendemain au grand public, qui a répondu largement présent à ce grand événement livresque. Sous le grand chapiteau installé au niveau du Complexe olympique Mohamed Boudiaf et qui abrite le salon, si le Sila s'est distingué l'année dernière par un taux d'humidité important - qui était gênant pour les visiteurs et mauvais pour les ouvrages qui risquaient d'être détériorés -, pour cette fois, c'est une chaleur suffocante qui accueille les visiteurs et dessèche les exposants. Ces derniers ont d'ailleurs introduit un nouvel «équipement» dans l'aménagement de leurs stands : le ventilateur. Ceux qui n'y ont pas pensé ont adopté les éventails. L'important c'est d'avoir quelques bouffées d'air frais.A l'intérieur, plus de 500 éditeurs algériens et étrangers ont fait le plein et cela en vue d'attirer le maximum de lecteurs ou plutôt de clients. «Il y a des éditeurs qui considèrent le Sila comme un salon d'auteurs et d'autres qui le voient comme une foire pour écouler le maximum de leur stocks», déclare un éditeur algérien. Cet entre-deux est tout à fait compréhensible et les organisateurs ne peuvent «enfermer» le salon dans un statut. Car, il doit justement naviguer entre commercial et littéraire. Et pour cause. Un salon d'auteurs exclurait la vente et, de fait, la promotion du livre alors que le pays multiplie les actions pour justement le socialiser (retour du livre dans le cursus scolaire, envoi de bibliobus à travers le pays, ouverture de bibliothèques communales et scolaires, création d'un fonds d'aide à la création littéraire…), tandis qu'un salon purement commercial sacrifierait, lui, la qualité qu'apporte un salon d'auteurs. Ainsi, l'entre-deux du Sila s'impose et se défend. Arrivés au SILA, un tour général s'impose pour nous permettre de prendre la température dans les stands et de découvrir les nouveautés. Du côté des éditions algériennes, comme à l'accoutumée, les éditions El Ikhtilaf ont joué la carte de la diversité en dévoilant leur nouvelle collection de livres de philosophie ainsi que les derniers romans de leurs auteurs phares, à l'image d'Amine Zaoui et Samir Kacimi. L'éditeur a également réservé sur ses étals une grande place aux créations des auteurs d'Orient.Quant aux éditions Chiheb, les visiteurs ont pu assister à la vente dédicace du livre de la moudjahida Annie Steiner : Une vie par l'Algérie, signé par la journaliste Hafida Ameyar, en présence de la moudjahida. Rappelons que ce livre est édité par l'Association des amis d'Abdelhamid Benzine. Sur les étals de Chiheb, le public pourra découvrir aussi le dernier ouvrage de Nassreddine Djabi, El wazir el djazairi, oussoul oua massaret, ainsi que les Miroirs aux alouettes de Badr Eddine Mili. Un rayon pour enfants y a également été dégagé.Du coté de Casbah éditions, on pourra découvrir un large engouement pour l'histoire algérienne à travers de nombreux essais. Aux éditions Dalimen, les visiteurs pourront se procurer le dernier ouvrage de Fadéla Mrabet, le Café de l'imam, et s'initier à la bande dessinée pour laquelle les organisateurs ont réservé tout un rayon. Entre les derniers numéros de la revue El Bendir ainsi que des albums de bédéistes algériens, on constate les efforts fournis par cette maison d'édition pour la diffusion et la vulgarisation du 9e Art. Par ailleurs, on notera que le stand Esprit Panaf, qui avait occupé l'année dernière une place stratégique (juste à l'entrée du salon), n'est pas mis en valeur cette année. Concernant la participation étrangère (le Liban étant l'invité d'honneur de cette 16ème édition), on notera la forte présence d'éditeurs du Monde Arabe et du Grand Maghreb (80 éditeurs égyptiens présents), mais notre coup de cœur ira au stand du ministère de la Culture marocain qui a opté pour la présentation d'un grand nombre d'ouvrages consacrés à l'histoire et au patrimoine du Maroc ainsi que des romans de ses auteurs nationaux connus. Les incontournables éditions Gallimard sont également représentées et leurs collections de livres de poche enregistrent un véritable succès auprès du lectorat algérien.Par ailleurs, au cours de la deuxième journée du Sila, on a relevé la présence d'un grand nombre de visiteurs, d'où le succès de la démarche des organisateurs qui se focalise surtout sur l'aspect promotionnel d'autant plus que l'Algérie ne peut aspirer avoir un salon d'auteurs en l'absence d'une véritable dynamique littéraire, laquelle nécessite un travail de fond et de proximité susceptible de redonner au livre la place qu'il mérite. W. S. Les éditions Apic célèbrent l'Afrique Installées au niveau du stand A36, les éditions Apic, qui vouent une grande passion pour la littérature africaine, se sont distinguées cette année par leur créativité, concernant notamment la décoration de leur espace. Jouant sur l'aspect esthétique, les responsables de cette maison d'édition algérienne ont même fait de l'ombre au stand Esprit panaf en optant pour décoration 100% africaine. Des roseaux accrochés aux murs, des caisses en bois peintes en couleurs chatoyantes et utilisées comme présentoirs, des tissus africains bigarrés exposés sur les tables, un véritable régal visuel !