Photo : M. Hacène Par Younès Djama Alors que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'apprêtait à introduire officiellement, et pour la première fois, la demande d'adhésion de l'Etat palestinien au sein de l'Organisation des Nations unies (ONU), des Algériens ont tenu à témoigner le soutien indéfectible à cette démarche. En effet, dans la matinée d'hier, des citoyens et militants de la démocratie en Algérie ont tenu un rassemblement de soutien au peuple palestinien qui avait rendez-vous avec l'Histoire dans la mesure où il est candidat à un siège à l'ONU. Portant, des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Palestine libre et démocratique», «Palestine : 194e Etat», «Obama, you can't but people can (Obama, vous n'y pouvez rien, mais le peuple peut)». Sur le lieu de rassemblement qui a eu lieu devant la représentation de l'ONU à Alger, une fillette arborait le drapeau palestinien. «Je pense qu'il est très important que les personnes venues ici manifestent leur soutien pour un Etat palestinien», affirme Hamid F., militant démocrate. Il estime que cela est d'autant plus inacceptable quand on sait que l'Etat de Palestine «fut créé ici même en 1988». Toute une symbolique. «Je pense que le pouvoir est accablé par les mêmes hésitations tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. En réalité, la politique extérieure du régime algérien reflète ses hésitations par rapport à toutes les questions internes tant économiques, sociales que politiques, etc.», a-t-il ajouté.«Nous exprimons avec force notre soutien pour un Etat palestinien indépendant avec les frontières de 1967, El Qods comme capitale et aussi le retour des réfugiés. Le retour de ces derniers est une question fondamentale», scandent les citoyens d'une même voix. A propos de la demande palestinienne auprès de l'ONU, un militant estime que si les Palestiniens n'ont pas grand-chose à espérer (notamment devant le refus US et sa menace d'opposer son veto à sa demande d'adhésion), il n'a rien à perdre dans cette démarche qui suscite beaucoup de résistance, voire de méfiance. «Dans tous les cas, ils (les Palestiniens, ndlr) mettront à nu les politiques très discutables des Occidentaux qui font preuve, selon lui, d'un deux poids deux mesures lorsqu'il s'agit de la question palestinienne. Car, comment se fait-il que la communauté internationale, y compris les grandes puissances, a reconnu les nouvelles autorités de Tripoli représentées par le Conseil de transition libyen (CNT), lequel dispose désormais d'un siège à l'ONU ? Cela alors que l'on s'obstine à refuser ce droit à la Palestine, un Etat totalement disposé ayant fait toutes les concessions que la communauté internationale souhaitait !» Les Américains gèrent leurs contradictions, estime un citoyen. «Ils appellent à l'instauration d'une démocratie en Libye et ailleurs en Egypte et en Tunisie, mais se refusent à reconnaître leur droit d'avoir un Etat !»