Les analyses concernant le bilan de la participation algérienne à la 10e édition des Jeux africains, qui a eu lieu du 3 au 18 septembre dernier, à Maputo au Mozambique, diffèrent. Les appréciations liées aux résultats de chaque fédération se font selon la position de chacun dans l'échiquier sportif national. Si les personnes impliquées, d'une manière ou d'une autre, dans la préparation des équipes nationales pour cet événement disent que le bilan est globalement positif, d'autres estiment, par contre, qu'au regard du niveau de ces Jeux jugé tous juste moyen, en raison notamment de l'absence de bon nombre de sportifs de haut niveau, que les réalisations de beaucoup de fédérations algériennes sont catastrophiques. En tout état de cause, pour ne pas se perdre dans des équations à trois inconnues, il est nécessaire de prendre en compte les objectifs tracés préalablement par les différentes sélections. En d'autres termes, la délégation algérienne a-t-elle réalisé ce qu'elle avait promis ? Il est clair qu'au vu des budgets assez importants que nécessite la préparation des sportifs d'élite, l'analyse des résultats devient primordiale. L'Etat algérien ne peut pas continuer à financer tous les stages réclamés par une Fédération donnée si jamais les résultats ne suivent pas. Il est utile de rappeler que l'Algérie a décroché, lors de cette 10e édition, la 5e place, avec un total de 85 médailles dont 22 en or. La première nation africaine au classement est l'Afrique du Sud qui a décroché 156 médailles, dont 66 en or, suivi de l'Egypte, deuxième, avec 66 médailles dont 32 en or, du Nigeria, troisième, avec 98 dont 31 en or et de la Tunisie, quatrième, avec 68 dont 29 en or. L'Algérie avait décroché, lors de la précédente édition, organisée à Alger en 2007, 205 médailles dont 71 en or. La délégation algérienne, qui a terminé à la seconde place derrière l'Egypte, était composée d'un peu plus de 500 athlètes, alors que cette fois-ci elle a pris part à cette 10e édition avec 265 athlètes engagés dans 19 disciplines. En somme, avec 22 médailles d'or seulement, l'Algérie est loin des 33 médailles que les sélections nationales ambitionnaient de décrocher. Certaines sélections ont complètement raté leurs sorties. Si les résultats de l'athlétisme, avec 5 médailles d'or, de la boxe avec 3, ou du judo avec 4, ont été conformes aux objectifs tracés, d'autres sports sont passés à côté de leur sujet à Maputo. La natation ou les sports de voile n'ont remporté aucune médaille alors que les prévisions visaient trois. Même les paralympiques, qui ont toujours sauvé l'honneur des délégations algériennes, n'ont pas réalisé de bonnes performances cette fois-ci. Tablant sur quatre médailles d'or préalablement, les athlètes algériens de handisport n'en ont décroché que deux. En tout cas, les pouvoirs publics ont le devoir de demander des comptes à chaque fédération. L'Etat ne pourra continuer à financer généreusement des sélections qui ne s'affirment pas dans de pareils rendez-vous. Comme l'avait signalé Hocine Kennouche, le directeur des sports au ministère de la Jeunesse et des Sports, à l'occasion d'une conférence de presse animée avant le départ de la délégation algérienne à Maputo, aucun stage, en Algérie ou à l'étranger, n'a été refusé à une quelconque fédération. Tous les moyens ont été mis à leur disposition. Si les résultats ne suivent pas, c'est qu'il y a nécessairement incompétence ou absence de stratégie nationale en matière de développement du sport et de prise en charge des sportifs d'élite. En tout cas, le débat autour de la question doit être lancé. A. A.