Il y a quelques jours, le ministre de l'Education nationale évoquait, à l'occasion de la rentrée scolaire, l'importance de la santé scolaire et la nécessité d'élargir la couverture sanitaire des élèves avec la densification du réseau des unités de dépistage et de suivi (UDS), dont le nombre est passé de 1.228 en 2008 à 1.251 en 2011. Benbouzid a même donné des chiffres, pour étayer ses dires, sur le personnel affecté à la santé scolaire, affirmant que ces UDS sont encadrées par 1.487 médecins généralistes, 1.311 chirurgiens dentistes, 721 psychologues et 1.868 agents paramédicaux. Il a également précisé que l'opération de prévention de la carie dentaire en milieu scolaire se poursuivrait avec la collaboration du ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière. Mais, concrètement, la santé scolaire en Algérie connaît beaucoup de défaillances. La majorité des écoles, à travers le pays, ne disposent pas de médecins scolaires, encore moins de moyens matériels et financiers. Pis, rares sont les écoles qui ont des sanitaires décents et propres, alors que l'hygiène reste désastreuse dans les cantines scolaires. Il est bon de souligner que le rôle de la médecine scolaire consiste à promouvoir la santé en milieu scolaire, avec notamment le suivi médical des élèves et la mise en place d'actions de prévention au sein des établissements. Elle est chargée d'une mission de santé publique dans le suivi de la santé des enfants scolarisés. Chaque établissement scolaire doit posséder dans ses locaux un service de soins assuré par des professionnels de santé spécialisés. La fonction de la médecine scolaire ne se résume pas aux soins ponctuels dispensés aux élèves. Elle doit aussi assurer des missions en lien avec le suivi médical des enfants, comme l'organisation des bilans de santé, des examens médicaux périodiques, la mise en place d'un dossier de santé pour chacun des élèves, avec contrôle des vaccinations, identification des élèves en difficulté et de ceux souffrant de troubles du développement, du langage ou de l'apprentissage, enfin organisation du suivi médical des enfants handicapés ou souffrant de maladies chroniques. Le médecin scolaire a ainsi pour tâche de détecter chez l'élève tout problème particulier de nature à constituer un risque comme l'asthme, le diabète, les allergies, l'épilepsie, les troubles du comportement. Dans certains cas, aussi, le médecin scolaire impose l'éviction scolaire : l'enfant ne doit pas se présenter en classe pour éviter tout risque de contagion. L'UDS a, entre autres, mission de surveiller l'environnement scolaire, en matière d'hygiène et de sécurité, et un devoir d'alerte en cas de problème de maltraitance ou de négligence de la part des parents. Des missions, qui sont loin d'être assurées par elle. A. B.