La détérioration de la situation économique et financière globale, les prix élevés des produits de base et la baisse de l'assistance technique mettent en péril les gains durement acquis par les pays à faible revenu en matière de croissance économique et de réduction de la pauvreté.C'est ce qu'a tenu à souligner, avant-hier samedi à Washington, M. Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie.Intervenant au Comité monétaire international et financier (CMFI), l'instance qui définit les orientations politiques du Fonds, M. Laksaci a, toutefois, souligné que les performances des pays émergents et en développement continuent d'être fortes malgré le récent ralentissement de la croissance. Ces pays, poursuit-il, font face à des défis incluant le maintien d'une croissance forte et équilibrée, tout en reconstituant les réserves budgétaires, ainsi que l'adoption de politiques appropriées pour limiter les risques liés aux flux de capitaux volatiles et à l'inflation.«Dans certains pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, les pressions sur les comptes budgétaires et courants se sont accrues dans le sillage des récents événements», indique M. Laksaci.De l'avis du gouverneur de la Banque d'Algérie, les réformes politiques et sociales au niveau de la région devraient offrir un environnement favorable à une croissance forte et partagée. «Cet environnement devrait être soutenu par des politiques macroéconomiques appropriées, des réformes structurelles et, là où c'est nécessaire, une assistance externe», ajoute-t-il.Evoquant le problème de la dette souveraine et des stress bancaires dans la zone euro, le représentant algérien, M. Laksaci, a affiché le soutien de l'Algérie au plan d'action de la directrice générale du FMI pour le renforcement de l'efficacité du Fonds dans l'accomplissement de ses missions envers les pays membres dans cette phase difficile et, de manière générale, pour l'amélioration de l'architecture globale.Lors de la réunion du FMI à Washington, tenue avant-hier samedi, Christine Lagarde, faut-il le rappeler, a présenté un plan d'action collectif ambitieux à mettre sur pied avant début novembre. M. Laksaci considère, à ce titre, que l'amélioration des capacités du Fonds à assister les pays à faible revenu devrait figurer parmi les priorités du plan d'action.Concernant les pays membres du FMI, l'assistance technique, estime-t-il, demeure essentielle pour aider ces pays à formuler et à mettre en œuvre des politiques saines.«En même temps que l'entrée en vigueur prochaine de la réforme des quotes-parts, de 2010, une revue exhaustive de la formule de calcul des quotes-parts à janvier 2013, tel que demandé par le Conseil des gouverneurs, devrait renforcer la légitimité du rocessus décisionnel en reflétant non seulement le poids des pays membres mais aussi leur vulnérabilité», selon M. Laksaci. Et d'ajouter qu'il est important que tout réalignement additionnel des quotes-parts en faveur des pays émergents et en développement (PED) dynamiques ne se fasse pas au détriment d'autres PED. «Le Fonds doit également continuer à mettre en garde contre le protectionnisme et à promouvoir les bénéfices pour la croissance globale et l'emploi, d'une conclusion rapide du cycle de Doha (Doha Round) en matière de négociations commerciales», conclut le gouverneur de la Banque d'Algérie. B. A.