Des dizaines de blessés ont été enregistrés dimanche dernier, lors d'affrontements «violents» qui ont eu lieu dans la ville de Dakhla occupée, entre des Sahraouis et des colons marocains de Hay El Ouakala, soutenus par des policiers en civil, a rapporté, hier, l'agence d'information sahraouie SPS, citée par l'APS. Selon la même source, citant des témoins oculaires, les affrontements se sont poursuivis jusqu'à hier matin. «Plus de 17 véhicules transportant des soldats ont été aperçus en direction de la zone séparant Hay El Ouakala et Dakhla occupée», précise SPS. Les affrontements se sont déclenchés suite à un sit-in organisé pour dénoncer l'agression barbare dont ont fait l'objet des Sahraouis, au stade de Dakhla occupée, lors d'une rencontre entre le Mouloudia de Dakhla et le Chabab de Mohamadia du Maroc, selon la même source qui ajoute qu'«un groupe d'extrémistes, parmi les colons marocains, ont agressé des Sahraouis malgré la présence des forces royales qui n'ont fait qu'encercler le lieu». Un Sahraoui a été grièvement blessé suite à cette agression. Il faut dire que les Sahraouis de Dakhla ne sont pas à leur première agression. Presque à la même période de l'année dernière, deux jeunes Sahraouis ont été blessés et plusieurs autres séquestrés dans cette ville, après une violente intervention des forces d'occupation marocaines contre des manifestants qui scandaient des slogans appelant à l'autodétermination et à l'indépendance. Des dizaines de citoyens sahraouis avaient organisé deux marches pacifiques au niveau des quartiers Oum Tounsi et Aksikisate avant que les forces d'occupation n'interviennent violemment. Les forces d'occupation marocaines avaient ensuite investi plusieurs maisons de citoyens sahraouis. Rappelons que le jour de ces affrontements, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Omar, a averti contre «l'impasse» qui caractérise le conflit au Sahara occidental. «Les Sahraouis, et surtout les jeunes, sont aujourd'hui exaspérés et frustrés par le fait que le règlement de leur question sacrée est dans l'impasse, à cause des tergiversations et de l'entêtement du Maroc. Il est par conséquent à craindre que cet état de fait ne conduise à l'irréparable qui ne manquerait sans doute pas d'avoir des conséquences négatives sur la stabilité et la sécurité de la région méditerranéenne dans son ensemble», a-t-il indiqué à l'agence APS, au lendemain de la tenue, en Italie, de la 3e conférence internationale des villes solidaires avec le peuple sahraoui. Dans ce cadre, il a précisé que les délégués au prochain congrès du Front Polisario pourraient prendre des décisions extrêmes, faisant allusion à la reprise de la lutte armée. Le Premier ministre sahraoui a appelé, à cet égard, la communauté internationale, et surtout l'Union européenne, à intervenir en faisant pression sur le Maroc, pour trouver au plus vite une solution politique négociée à la question sahraouie, qui passe par l'accession du peuple sahraoui à son droit à s'autodéterminer. H. Y.