Mohamed Abdelaziz, le président sahraoui, a de nouveau interpellé le secrétaire général des Nations unies, requérant “l'intervention urgente” de l'ONU pour protéger les citoyens sahraouis à Dakhla dont des dizaines ont été blessés, arrêtés ou sont portés disparus, suite à une agression perpétrée principalement par les colons marocains dans un village de pêche à 65 km au nord de Dakhla. Se basant sur des sources d'informations locales, un communiqué du ministère sahraoui des Territoires occupés et de la Diaspora indique que des dizaines de personnes ont été blessées, arrêtées ou portées disparues suite à une agression perpétrée la nuit de lundi à mardi dans un village de pêche, Einterfet, près de la ville de Dakhla, par des colons marocains “manipulés” par les autorités d'occupation dans la région. L'agression contre les pêcheurs sahraouis dans cette localité située à 65 km au nord de Dakhla s'est déroulée vers 19h15 peu après que les autorités d'occupation et leurs agents eurent quitté la colonie, livrant “la minorité sahraouie à ces colons fanatisés et manipulés par ces mêmes autorités d'occupation”, apprend-on de même source. Celle-ci précise que les groupes de colons agresseurs ont attaqué les citoyens sahraouis avec une violence aveugle en utilisant des armes diverses et variées, faisant un bilan de plusieurs dizaines de blessés parmi les sahraouis sans défense. Un citoyen a été jeté à l'océan. Cette agression sauvage a eu comme conséquences plusieurs voitures totalement incendiées ou détruites appartenant aux pêcheurs sahraouis. Plus de quinze boutiques et magasins de poisson que possédaient ces derniers ont également été brûlés ou saccagés. À en croire des témoins oculaires, les agresseurs étaient en lien direct avec les services de sécurité marocains et agissaient selon leurs instructions. Pour les autorités sahraouies cela signifie qu'“il s'agit d'un complot prémédité, exécuté dans une absence totale et intentionnée des services de l'ordre marocains qui ont daigné venir sur place et se sont abstenus de toute poursuite contre les responsables de ce crime abominable”. Selon le souvernement sahraoui, cette “agression sauvage” s'apparente à un “nettoyage ethnique”. Il est affirmé que “cette agression a été perpétrée principalement par les colons marocains qui avaient été encouragés par le Maroc à s'installer dans cette région pour participer à l'exploitation effrénée, par le Maroc et ses complices, des ressources halieutiques sahraouies”. Le communiqué fait état de 40 Sahraouis blessés, 2 pêcheurs sahraouis arrêtés, 15 de leurs boutiques ou magasins, incendiés, détruits ou saccagés, alors que 13 de leurs voitures 4X4 ont été incendiées. Réagissant à cette agression, Mohamed Abdelaziz, le secrétaire général du Front Polisario a saisi Ban Ki-moon, lui demandant une “intervention urgente” de l'ONU pour protéger les citoyens sahraouis. Enumérant dans sa lettre les noms des personnes blessées ou disparues, le président sahraoui affirme que “ces événements sont la conséquence de politiques marocaines à caractère colonialiste qui ne se limite pas à la répression féroce et aux menaces quotidiennes et directes contre la vie et la sécurité des citoyens sahraouis, innocents et sans défense mais encore elles se caractérisent par des opérations de colonisation poursuivies dans notre pays”. Poursuivant, Mohamed Abdelaziz expliquera que “la localité qui a vécu ces événements fait partie de dizaines de colonies implantées par le gouvernement marocain tout au long des côtes sahraouies, participant ainsi au pillage systématique de nos richesses halieutiques et abritant des centaines de milliers de colons marocains en vue de modifier la carte démographique du pays pour transformer les Sahraouis en minorité dans leur pays”. Il presse l'ONU pour “ne pas demeurer les bras croisés face à de telles atrocités contre les citoyens sahraouis sans défense et agir de façon rapide et efficace afin de protéger les droits de l'homme aux territoires occupés sahraouis”. Enfin, le secrétaire général du Front Polisario conclut par le constat : “Devant une telle évolution, qui trahit les intentions du gouvernement marocain qui persiste à transgresser le droit international, à violer les droits humains et qui tente d'imposer le fait accompli colonial marocain, nous vous demandons, en tant que premier représentant de la communauté international d'intervenir d'urgence afin de mettre un terme à ces pratiques coloniales dans les zones occupés du Sahara Occidental.” K. ABDELKAMEL