Au moment où la pénurie de médicaments fait rage et où on commençait à s'interroger sur la disponibilité du vaccin antigrippal en Algérie, à quelques jours seulement du début de la campagne de vaccination prévue au mois d'octobre, l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) vient d'annoncer la réception de plus d'un million de doses de la fameuse panacée. C'est ce qu'a assuré hier, dans une déclaration à l'APS, le professeur Mohamed Tazir, directeur général de l'IPA, estimant que «des quantités suffisantes du vaccin ont été acquises pour couvrir les besoins de tous les hôpitaux et polycliniques du pays». Selon le responsable de cette institution, «la première livraison a commencé il y a deux semaines». Il a indiqué que l'IPA a «reçu dans un premier temps 900 000 doses de vaccin antigrippal, puis 200 000 autres doses qui ont été libérées par le Laboratoire national de contrôle des médicaments».Le professeur Tazir a affirmé que le vaccin antigrippal dont le coût s'élève à 471,12 DA sera disponible dans les pharmacies dans les prochains jours, ce qui coïncidera avec le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière prévue à partir du mois prochain. Evoquant le vaccin pédiatrique, qui, faut-il le souligner, est confronté à des ruptures de stock régulières, le responsable de l'IPA met en exergue «le manque et le prix élevé de certains vaccins comme le Tetra Hib et le Tymophylus», ce qui, dit-il, «nous oblige à les commander par tranche ou par lot pour éviter la rupture de la distribution». Le professeur Tazir rassurera, par ailleurs, les hadjis quant à la disponibilité de tous les vaccins, ajoutant qu' «ils seront distribués dans les centres régionaux dans les prochains jours». Il est bon de préciser que pour la saison 2011-2012, l'Algérie a commandé auprès de deux groupes pharmaceutiques, le français Sanofi-Pasteur et le britannique GSK, quelques 2 060 000 doses de vaccins antigrippaux : 1,5 million de monodoses, 500 000 multidoses destinées aux hôpitaux et de 60 000 vaccins pédiatriques. Il y a quelques jours, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière a annoncé que son département prévoit de conclure, en octobre prochain, une convention des laboratoires internationaux pour la fabrication de vaccins. Djamel Ould Abbès avait même affirmé que «d'ici la fin de l'année, nous n'aurons plus besoin d'importer de vaccins». Mais les promesses se suivent et se ressemblent, sommes-nous tentés de dire au vu de la situation dramatique qui prévaut dans le secteur de la santé. La pénurie de médicaments essentiels est au summum des problèmes qui perdurent, mettant en danger la vie des malades. Les professionnels de la santé ne cessent de tirer la sonnette d'alarme, en vain. Actuellement, plus de 280 produits pharmaceutiques sont quasiment introuvables sur le marché, dont 150 sont des médicaments destinés pour les malades chroniques. A. B.