Cette indisponibilité du vaccin dit «Tytra hib» serait due à sa cherté sur le marché international, selon le directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie. Où sont passés les vaccins pour nourrissons? Une tension particulière caractérise ces derniers jours, la disponibilité des vaccins pour enfants, notamment au niveau des structures de santé publique de la capitale. Cette tension intervient deux mois à peine après la période de pénurie ayant sévi, rappelle-t-on, de novembre 2009 jusqu'à mai et juin derniers. Cette indisponibilité serait due à la cherté du vaccin dit «Tytra hib», selon les propos du directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie, Mohamed Tazir, contacté hier. Ainsi, précise-t-il «la livraison du vaccin se fait conformément à la réglementation en vigueur, autrement dit, contre un payement immédiat de la marchandise par chaque structure, qu'elle soit du secteur public ou privé». En fait, en plus du secteur public, l'Institut Pasteur approvisionne les différentes cliniques privées. L'indisponibilité du vaccin au niveau d'Alger est d'autant plus anormale que ce produit existe en quantité suffisante au niveau d'autres régions du pays. Non seulement «les arrivages de lots de vaccins sont réguliers», selon le responsable de l'Institut Pasteur, mais aussi, les vaccins prévus par le programme du vaccination du gouvernement sont disponibles ailleurs qu'Alger, affirment quelques observateurs. Le vaccin contre le Hib immunise les enfants contre des maladies graves telles que la méningite. L'enfant devrait recevoir la première dose du vaccin à l'âge de deux mois. Il doit également recevoir trois doses supplémentaires: une à quatre mois, une à six mois et la dernière à 18 mois. Ce vaccin s'administre habituellement aux nourrissons et aux enfants en tant que composante du vaccin associé DCT-polio-Hib. Cette pénurie serait-elle due à un manque de cohérence ou de mauvaise organisation et de répartition du vaccin? A en croire M.Tazir tous les vaccins susceptibles d'être utilisés sont suffisamment disponibles à l'Institut Pasteur. Les stocks sont constitués, indique-t-il, selon les prévisions du département de la santé et par ricochet de la somme des prévisions de l'ensemble de ses hôpitaux et structures de soins. Dès lors, selon notre interlocuteur, «le problème d'indisponibilité relève du manque de coordination entre l'acquéreur ou l'acheteur principal, donc la Pharmacie centrale des hôpitaux, PCH et les autres structures de santé publique. Mais aussi, cela pourra être généré par les fausses prévisions communiquées à l'Institut Pasteur». Depuis plus deux ans, l'Algérie connaît des pénuries fréquentes de vaccins pour bébés. Les ruptures de stocks, le manque de coordination entre les structures de santé et l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), chargé d'importer ces vaccins et la décision du gouvernement de faire des ponctions sur le budget réservé à la santé, en réduisant les importations de médicaments sont les principaux facteurs qui sont à l'origine de ces pénuries. Cette pénurie de vaccins pour nourrissons vient s'ajouter à celles de plusieurs médicaments. Dans les pharmacies, de nombreux médicaments manquent et les malades se trouvent souvent dans l'obligation de renoncer à leur traitement ou de se rabattre sur le générique. Enfin, selon certaines informations, cette pénurie est provoquée par l'instauration du crédit documentaire (Credoc) comme unique moyen de paiement des importations, mais aussi par le refus du ministère de la Santé de signer des autorisations d'importation de quantités supplémentaires de médicaments. Une attitude qui s'explique par le souci des autorités de réduire les importations.