Synthèse de Ghada Hamrouche Ce week-end était le rendez-vous des bilans contradictoires sur le nombre de victimes et les responsables de leurs assassinats. Ainsi l'organisation Onusienne, dans un nouveau bilan, fait état de 2 900 morts dans les heurts entre policiers et manifestants. Dans sa déclaration jeudi, Rupert Colville, porte-parole du Haut-commissariat de l'Onu aux droits de l'Homme, a indiqué que «selon la liste détaillée de noms dont nous disposons, le total de personnes tuées depuis le début des manifestations en Syrie dépasse 2 900 victimes». Le régime quand à lui, donne le nombre de 1 100 policiers tués par «les terroristes». Une annonce faite par le chef de la délégation syrienne, Fayçal Mekdad, vice-ministre syrien des Affaires étrangères lors d'une réunion du Conseil des droits de l'Homme de l'Onu. «La Syrie fait face à une menace terroriste», a-t-il déclaré avant d'ajouter que Damas transmettra prochainement au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme un dossier montrant que plus de 1 100 policiers et membres des forces de l'ordre ont été abattus par des terroristes. Il soulignera aussi qu'«au cours des sept derniers mois, mon pays a connu des menaces de guerre nombreuses: guerre médiatique, désinformation, mensonge et toutes formes de menace et de tromperie». Par ailleurs, le président russe, Dmitri Medvedev, a estimé hier que le régime syrien de Bachar Al-Assad devrait «partir» s'il ne menait pas les «réformes indispensables», mais a souligné qu'une telle décision ne devait pas être prise par l'Otan ou certains pays européens. «Nous travaillons activement avec les dirigeants syriens pour qu'ils procèdent aux réformes indispensables» dans ce pays en proie à un soulèvement populaire sanglant depuis la mi-mars, a déclaré M. Medvedev, cité par les agences russes. «Si ces dirigeants ne sont pas capables de mener ces réformes, ils doivent partir, mais c'est au peuple et au régime syrien de décider cela, et non pas à l'Otan ou à certains pays européens», a-t-il ajouté. A l'avenir, la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, se prononcera «contre les tentatives, à travers le Conseil de sécurité de l'ONU, d'adopter des sanctions visant à déboucher sur des changements de régime», a averti M. Medvedev. Ces déclarations interviennent quelques jours après le veto à l'ONU de la Russie et de la Chine à un projet de résolution des Occidentaux sur la répression des manifestations en Syrie. Les pays occidentaux qui avaient présenté mardi dernier un projet appelant à des «mesures ciblées» contre la Syrie ont dénoncé la décision de la Russie et la Chine. Alliée de longue date de la Syrie, à laquelle elle fournit des armements, la Russie s'est défendue d'être l'avocate du régime de Damas, condamnant la répression des manifestations pacifiques. Moscou avait proposé à l'ONU son propre projet de résolution mettant l'accent sur la nécessité du dialogue politique en Syrie et mettant la pression aussi bien sur l'opposition que sur le régime du président syrien. La Russie affirme bloquer les projets de résolution des Occidentaux au nom du refus des ingérences et de crainte de voir se répéter le scénario de l'intervention occidentale en Libye.La Syrie est secouée par un mouvement de contestation du régime de Bachar Al-Assad. Les troubles ont débuté à Deraa avant de s'étendre à d'autres villes. L'opposition réclame la démission du président Assad et des transformations politiques. Les Etats-Unis, l'Union européenne, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et certains autres pays appellent le président syrien à partir immédiatement et durcissent leurs sanctions contre son régime.