L'attaque à l'arme lourde causant 25 à 30 morts à Abidjan, jeudi dernier, par «les forces armées du camp» du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo pourrait constituer un «crime contre l'humanité», a indiqué hier un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme. «Nous condamnons les attaques avec des obus sur des zones avec des civils [...] à Abobo à Abidjan hier [jeudi, ndlr]», a déclaré Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat, lors d'un point de presse. Il a souligné qu'«il est difficile» de ne pas arriver à la «conclusion qu'il s'agit de crimes, possiblement d'un crime contre l'humanité». Le quartier d'Abobo, fief à Abidjan du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara, a été la cible, dans la nuit de jeudi à hier, de nouveaux tirs à l'arme lourde, ont rapporté plusieurs habitants. Jeudi dernier, entre 25 et 30 civils ont été tués, selon l'ONU, au cours d'une attaque à l'arme lourde de ce même quartier par «les forces armées du camp» du président sortant Laurent Gbagbo, un des bilans les plus lourds depuis le début de la crise postélectorale, portant ainsi le nombre de morts à plus de 540 en moins de quatre mois.