Plus de 1100 policiers syriens ont été tués par les terroristes, a annoncé lors d'une réunion du Conseil des droits de l'homme de l'Onu le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, cité par les médias occidentaux. «La Syrie fait face à une menace terroriste», a-t-il déclaré avant d'ajouter que Damas transmettrait prochainement au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme un dossier montrant que plus de 1100 policiers et membres des forces de l'ordre ont été abattus par des terroristes. Jeudi, le porte-parole du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville, a déclaré que plus de 2900 personnes avaient été tuées en Syrie depuis le début des manifestations. «Au cours des sept derniers mois, mon pays a connu des menaces de guerre nombreuses : guerre médiatique, désinformation, mensonge et toutes formes de menaces et de tromperies», a souligné M.Mekdad. Le conflit dans ce pays a fait, selon l'ONU, plus de 2900 morts depuis le 15 mars en Syrie, où douze personnes ont encore été tuées jeudi dans des heurts entre soldats et déserteurs. «Selon la liste détaillée des noms des personnes dont nous disposons, le nombre total de personnes tuées depuis le début des manifestations en Syrie dépasse les 2900», a déclaré un porte-parole du Haut commissariat, Rupert Colville. Il a toutefois précisé que ce chiffre risquait d'augmenter étant donné que le nombre de personnes portées disparues «est beaucoup plus élevé». L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a de son côté fait état de 12 nouveaux morts jeudi dans le nord-ouest du pays lors de heurts entre soldats et déserteurs. «Sept soldats et cinq déserteurs et civils ont été tués dans des affrontements dans les villages à l'ouest de Jabal al-Zaouiya», dans le gouvernorat d'Idleb, près de la Turquie, a rapporté l'OSDH, ajoutant que 32 autres avaient été blessés, dont certains grièvement. Des forces militaires et de sécurité, accompagnées de chars, ont pris d'assaut jeudi matin des villages dans cette région, selon l'OSDH et les comités locaux de coordination (LCC), qui chapeautent les manifestants. Elles ont aussi mené des perquisitions dans la région de Deir Ezzor et à Abou Kamal, dans l'est du pays, arrêtant 29 personnes. A Dael, dans le gouvernorat de Deraa (sud), les funérailles d'un jeune homme de 17 ans se sont transformées en manifestation regroupant 15 000 personnes. Pendant les funérailles de Bassel al-Chahadate, qui a succombé mercredi à des blessures le 25 septembre, les manifestants ont notamment scandé des slogans contre le veto russo-chinois à un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant Damas pour la répression. L'opposition demande de renverser le régime Quelque 80 personnalités de l'opposition ont déclaré jeudi que leur demande commune était la chute du «régime de tyran». Lors d'une réunion tenue à Halboun, à 30 km de Damas, les participants ont affirmé avoir tenu cette réunion pour éviter toute hégémonie ou influence étrangère». Selon une déclaration lue par Hassan Abdul-Azim, secrétaire général de l'Organe national de coordination des forces du changement démocratique en Syrie, leur organe a adopté le principe d'un changement démocratique et d'une transition vers un régime parlementaire démocratique et réaffirmé leur demande de renverser le «régime de tyran». «Il est trop tard pour parler de réformer le régime en raison de son insistance à recourir à la violence et à des solutions militaires depuis le début du mouvement de soulèvement», affirme le communiqué. «Le dialogue appelé par le gouvernement est une «tentative de gagner du temps pour couvrir ses solutions militaires et sécuritaires», ajoute le communiqué. Le communiqué a salué par ailleurs la formation du Conseil national de transition syrien à Istanbul comme «un pas positif pour unir les opposants à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie. Réunion aujourd'hui du CNS au Caire Le Conseil national syrien (CNS0, l'instance représentante de l'opposition, doit d'ailleurs se réunir samedi au Caire, notamment pour se doter d'une direction, a indiqué jeudi Burhan Ghalioun, figure historique de l'opposition et responsable provisoire du CNS. Né fin août à Istanbul, le CNS réunit la majorité des courants politiques opposés au régime de Bachar al-Assad, notamment les Comités locaux de coordination, les libéraux, la confrérie des Frères musulmans, interdite de longue date en Syrie, ainsi que des partis kurdes et assyriens. «Nous appelons toutes les forces de la révolution à s'unir autour du slogan de la chute du régime pour établir un régime démocratique civil», a dit Riad Turk, 71 ans, un opposant historique détenu pendant plus de 20 ans dans les geôles syriennes. Après l'échec mercredi, en raison du veto russo-chinois au projet de résolution condamnant Damas, l'Union européenne prévoit de nouvelles sanctions contre une banque commerciale syrienne pour la fin de la semaine prochaine. Il s'agit, selon des diplomates européens, de la Commercial Bank of Syria, déjà sanctionnée en août par les Etats-Unis pour son financement présumé de la production de missiles syriens et d'armes non conventionnelles. Incursion de l'armée syrienne au Liban L'armée syrienne a effectué jeudi une incursion au Liban et tué un ressortissant syrien vivant dans la région frontalière de Bekaa, rapportent les médias étrangers se référant à une responsable libanais qui a requis l'anonymat. La raison de l'incursion ainsi que les détails de l'attaque restent incertains. Au cours de cette semaine, des chars syriens étaient déjà entrés dans cette région. Les raisons du veto russe La Russie a expliqué mercredi son veto sur un projet de résolution présenté au Conseil de sécurité de l'ONU pour condamner la Syrie, affirmant que le texte était basé sur une philosophie de confrontation. Le projet de résolution était basé également sur un préjugé réquisitoire unilatéral contre Damas et menaçait d'utiliser les sanctions contre les autorités syriennes, a dit le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. «Une telle approche va à l'encontre du réglement pacifique de la crise sur la base d'un dialogue national et elle risque d'inciter à un conflit de grande échelle dans la région et de déstabiliser l'ensemble de la région», affirme le communiqué. Moscou voudrait contrer toute tentative de transformer le scénario libyen en une norme, souligne le communiqué.