L'ancien ministre Bachir Rouis a été inhumé hier dans un cimetière de Médéa. Décédé mercredi dernier en France à l'âge de 71 ans, sa dépouille mortelle a été rapatriée jeudi dernier à l'aéroport international Houari-Boumediène d'Alger où étaient présents les membres de sa famille, des ministres et de nombreux compagnons. Une émouvante cérémonie de recueillement a été organisée sur place pendant laquelle un hommage appuyé a été rendu au défunt et à son parcours de moudjahid puis de responsable gouvernemental. «C'était un homme affable, un homme d'une grande dimension et un patriote comme on aimerait en connaître, un patriote qui est resté, jusqu'à la fin de sa vie, fidèle aux idéaux de la Révolution de Novembre 1954», a déclaré à l'APS le ministre de la Communication, Nacer Mehal, en marge de la cérémonie ajoutant : «Je crois que nous avons le devoir de faire preuve de reconnaissance envers des hommes de la dimension du défunt, et (en tant que responsables et professionnels de l'information), il est aussi de notre devoir de lui rendre un très grand hommage, rien que pour ce qu'il a fait dans le secteur de l'information dans les conditions difficiles de l'époque». Natif de Médéa, Bachir Rouis a rejoint l'Armée de libération nationale (ALN) après avoir quitté les bancs du lycée en 1956 à l'appel du FLN qui avait demandé aux étudiants de quitter leurs études et de rejoindre le maquis. Connu sous le nom de guerre de Nehru, il a fait partie du célèbre commando Ali Khodja. Pour Bachir Rouis, la date du 19 mai 1956 «était venue pour justement libérer l'esprit patriotique qui couvait parmi les étudiants, à Alger, et les élèves que nous étions, partagés entre les cours au lycée Bencheneb et ceux dans les médersas de la ville de Médéa. Notre départ vers le maquis, à deux semaines de l'examen du BEPC et à moins d'un mois de celui du baccalauréat dans ses deux parties, signifiait la rupture définitive avec le système colonial dans lequel vivait le peuple algérien, d'une part, et qui avait, d'autre part, fait dire au chahid Larbi Ben M'hidi que la Révolution armée était désormais devenue intellectuelle». Après l'indépendance du pays, il choisit de rester dans les rangs de l'ANP où il occupera différents postes, le dernier en date étant chef d'état-major de la 2e Région militaire commandée par le colonel Chadli Bendjedid. En 1982, il est nommé ministre des Postes et Télécommunications et en 1984 il devient ministre de l'Information jusqu'en 1988. H. Y./APS