Après un long combat avec la maladie, la doyenne des actrices algériennes est décédée un certain 12 novembre 2010 à l'âge de 94 ans. Une disparition tragique qui a peiné plus d'un parmi ses innombrables fans et membres de la famille artistique. Un an après sa mort, l'Office national de la culture et de l'information rend hommage à cette géante du 7ème art à travers la programmation d'un cycle cinématographique qui lui est dédié à la salle El Mouggar. Baptisé «Le vent des Aurès perd son souffle», ce cycle, inauguré hier et qui se poursuivra jusqu'à demain, consiste en la projection de trois grands films dans lesquels la défunte a campé des rôles inoubliables. Il s'agit du chef-d'œuvre Le vent des Aurés, réalisé en 1966, ainsi que Décembre en 1972, de Mohamed Lakhdar Hamina. On retrouve également à l'affiche Hassan Terro réalisé par Ghouti Bendedouche en 1982. Les projections auront lieu quotidiennement à raison de trois séances par jour.De son vrai nom Aïcha Adjouri, la comédienne Keltoum, native de la région de Blida, s'est illustrée dans le théâtre et le cinéma. On lui compte plus de 70 pièces théâtrales et une vingtaine de films. Découverte par le défunt Mahieddine Bachetarzi, elle rejoindra très jeune sa troupe et entame sa carrière vers la fin des années 30. Son talent ne passe pas inaperçue, elle réussit même à séduire des réalisateurs européens qui feront d'elle une comédienne internationale. En 1954, elle cesse toute activité artistique en réponse à l'appel du Front de libération nationale avant de rejoindre, en 1963, soit un an après l'indépendance, la troupe du Théâtre national algérien. Elle y côtoiera des monstres des planches tels Mustapha Kateb, Rouiched et Hadj Omar. Quelques mois avant sa mort, l'association Lumières lui a rendu hommage à la salle Sierra Maestra en lançant une action de récolte de fonds pour la comédienne afin qu'elle puisse subvenir à ses charges médicales. Hélas, Keltoum, affaiblie par l'âge et la maladie, ne résistera pas longtemps. Cependant, elle laisse derrière elle des œuvres remarquables et un nom gravé en lettres d'or dans le cœur de son public qui l'a longuement affectionnée. W. S.