Devant la crise que connaît le secteur pharmaceutique, l'Algérie multiplie les partenariats avec des étrangers pour la production locale du médicament. Une délégation koweïtienne, conduite par le président du conseil d'administration de la société «Kuwait Projects Company» (KIPCO), Cheikh Hamad Sabah al Ahmad Sabah, en visite à Alger depuis mardi, a été reçue hier par le président directeur général du groupe pharmaceutique Saïdal. Les deux parties ont convenu de travailler en étroite collaboration pour investir rapidement dans le domaine des médicaments. Une séance de travail sera organisée d'ici la fin du mois en cours, pour établir une feuille de route définissant les projets communs à développer en partenariat. Pour rappel, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu hier matin à Alger, le président du conseil d'administration de la société Kuwait Projects Company (KIPCO), Cheikh Hamad Sabah al Ahmad Sabah. Cela a lieu au moment où le marché algérien du médicament fait face actuellement à des dysfonctionnements, lesquels ont été décriés par les professionnels du secteur. Malgré des importations qui avoisineraient les 2 milliards de dollars par an, en effet, l'Algérie fait face à des pénuries cycliques de médicaments. Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, est intervenu hier pour réaffirmer l'inexistence de pénurie de médicaments sur le marché national, tout en relevant le manque de deux médicaments destinés au traitement du cancer et du sida. Pour justifier la pénurie de médicaments, Ould Abbès a souvent rejeté la balle aux distributeurs de médicaments, indiquant qu'«il n'y a pas de pénurie de médicament, il y a une mauvaise distribution». Alors que des acteurs des secteurs du médicament, de la santé et même des leaders de partis politiques ont même réclamé la mise en place d'une commission d'enquête pour élucider les causes de cette pénurie, imputable, selon les acteurs de la santé, aux monopoles des lobbies, le ministre a annoncé des mesures visant à sévir contre les distributeurs. Il a annoncé récemment le retrait des agréments à 200 distributeurs de médicaments répertoriés au niveau du ministère de la Santé. «La signature d'une convention avec 9 laboratoires internationaux, pour la fabrication de médicaments, destinée à optimiser le biotechnologique ouvert récemment, permettra à l'Algérie d'assurer une autosuffisance de 70% en matière de médicament», a-t-il annoncé en outre. A. R.