De notre correspondant à Constantine A. Lemili «Maîtrise des volumes transférés et distribués pour atteindre le H24 dans les plus brefs délais, la fiabilisation des installations de production et de distribution d'eau, la prise en charge des infrastructures d'assainissement, le développement d'une gestion clientèle efficiente, la mise en place d'outils de gestion performants au sein de la Seaco, le développement de la ressource humaine, son accompagnement pour une meilleure maîtrise technique» sont ainsi énumérées les conditions essentielles, selon le rapport établi par la direction de l'entreprise et présenté au colloque international tenu à Oran à la fin de la semaine dernière.Sauf qu'entre théorie et réalité, à juste titre, la réalité pourrait être tout autre comme en a témoigné un conseil de wilaya tenu le 2 mars 2010 et au cours duquel le wali a appelé le premier responsable de la Seaco à lui communiquer dans des délais courts l'échéancier de l'alimentation H24 pour le reste des communes incluses dans le groupement de Constantine. Le wali insistant également sur la nécessité de remettre les chaussées en l'état à l'achèvement des chantiers.Il y a lieu de préciser que le wali se faisait sans doute l'écho du coup de gueule de Abdelmalek Sellal qui, deux mois auparavant, n'avait pas eu que des mots tendres pour la Société des eaux de Marseille (SEM) pour le compte de laquelle la Seaco, créée via un montage entre l'Algérienne des eaux (ADE), l'Office national de l'assainissement (ONA) et la SEM, devait compenser par la disponibilité de l'eau, sa distribution et commercialisation dans les meilleures conditions, la réhabilitation et/ou la reprise dans son intégralité du réseau d'assainissement. Au vu des conditions financières obtenues par la SEM (27,8 millions d'euros), le ministre concerné estimant légitime, voire de l'obligation de décrier la lenteur dans un projet où avec la présence du barrage de Beni Haroun, aucune contrainte de disponibilité d'eau ne se posait. Sans doute un électrochoc dans la mesure où, effectivement, la Seaco revoyait sa copie en mettant un tant soit plus d'acharnement dans la cadence mais également dans la nature même des prestations. Quoique celles-ci restent toujours en deçà de l'attente des citoyens.Techniquement, la mise en service du barrage de Beni Haroun aura nettement accru les ressources par l'apport de 63% de la production totale. Celle-ci est supérieure à 260 000m3/jour, atteignant 48 534 000 m3 au 1er semestre 2011. La disponibilité des ressources n'en a pas moins dispensé la Seaco, en coordination avec la Direction des ressources en eau de la wilaya, de développer une politique de gestion durable des ressources souterraines par optimisation de la production sachant que celle-ci est de l'ordre du tiers des apports en eau. Il s'agit de Hammam Zaoui (35 000m3/jour) – Aïn Skhouna (18 000) – Boumerzoug (25 000) et autres (10 000).Des projets structurants en cours de développement aideront à renforcer la desserte d'eau à hauteur de la nouvelle ville Ali Mendjeli par la construction d'un nouveau réservoir de 50 000m3 et d'autres de même capacité à Guemas, la réalisation d'une adduction de 13 km contournant l'aéroport Mohamed Boudiaf, le prolongement du couloir 3 depuis Guemas vers la cité Emir Abdelkader. Toutefois, la SEM et la Seaco se retrouvent pratiquement désarmées face au développement rapide et continuel dans les localités du nord de la wilaya et par voie de conséquence la difficulté de satisfaire, à terme, la demande. Les pouvoirs publics locaux étant informés sur cet aspect précis de la question.La desserte en H24 demeure donc le souci premier des responsables de la Seaco. Plus qu'un souci, pour le staff managérial un challenge qui permettrait d'améliorer la qualité de l'exploitation et la réactivité des équipes. Un choix qui aurait d'ores et déjà porté ses fruits dans la mesure où l'objectif de 17 heures de desserte a été atteint au début de l'année 2011 pour le groupe urbain de Constantine avec une progression d'une heure ou 5,5% et 6% pour la wilaya. Le centre-ville de Constantine, la nouvelle ville Ali Mendjeli, Aïn Smara, El Khroub bénéficient déjà de l'alimentation en H24, soit 58% du GUC. Le restde la population est desservi de la manière suivante : quotidiennement 25%, une journée sur deux 11% et une journée sur trois 6%.Sur le plan de l'assainissement, la Seaco a acquis et mis en exploitation des moyens spécifiques d'hydrocurage et de maintenance des réseaux d'assainissement. Les équipements existants ont été totalement rénovés. Enfin, la station d'épuration de Constantine fait l'objet d'une attention particulière, réhabilitée une première fois pour parer aux débits de temps secs qui se déverseraient dans l'oued Rhumel alors qu'en parallèle, un cahier des charges est soumis à la commission des marchés pour lancer des études d'exécution et de travaux de réhabilitation. Plus de 150 points noirs ont été identifiés et pris en charge depuis 2009. Le remplacement de buses endommagées, sous-dimensionnées, la construction de nouveaux regards, la désobstruction d'ouvrages ont été des actions prioritaires. S'il existe une problématique des eaux pluviales, elle ne relèverait pas en fait des obligations de la Seaco qui y répond toutefois positivement en mobilisant ses équipes et ses moyens pour anticiper sur tout risque d'inondation, néanmoins une partie du personnel affecté à ces tâches reste mobilisé en permanence pour l'entretien de la voirie (avaloirs, regards).Conclusion : si dans la plus grande partie du territoire de la wilaya l'eau est effectivement disponible, il n'en reste pas moins qu'il faudrait opposer à cette disponibilité d'autres contraintes telles que les nombreuses fuites généralement colmatées avec un très grand retard. Autrement dit, après que la chaussée soit entamée pour les conséquences que nul n'ignore. Les colmatages relèvent, et ce contrairement aux affirmations contenues dans le rapport de la Seaco, du bricolage (recours aux morceaux de chambre à air sur des fuites très importantes), séquelles de chantier restant en l'état, service clientèle à hauteur des agences laissant à désirer et enfin une propension étrange à éviter la communication avec les médias ou sinon selon les affinités.