La Compagnie aérienne Air Algérie veut faire sa mue et reconquérir ses parts de marché. C'est ce qui ressort des orientations faites hier par son PDG, M. Mohamed Salah Boultif, à l'occasion de la tenue de la Conférence annuelle des cadres de l'entreprise. Pour cela, un plan pluriannuel d'action à moyen terme destiné à développer la compagnie est déjà annoncé. Et il s'agira d'établir un diagnostic sur l'ensemble des compartiments de l'entreprise pour aboutir à un plan pluriannuel. Boultif n'a pas mâché ses mots durant cette rencontre, appelant les cadres de l'entreprise à prendre toutes les mesures nécessaires pour «améliorer la relation avec le client à tous les niveaux, renforcer les relations avec les intermédiaires agréés, développer les relations avec les entreprises et toutes les institutions». Il a parlé aussi de la nécessité d'améliorer la qualité de service qui est «l'affaire de tous», de stopper «impérativement» la tendance à la baisse des parts de marché de l'entreprise, à développer leur contribution à l'ensemble des lignes du réseau au-delà de celles qui desservent leurs escales respectives, à veiller à une bonne gestion des créances et à une réduction des charges de fonctionnement. Boultif s'est montré, durant la rencontre, très critique envers ses cadres, reconnaissant que la ponctualité des vols et la qualité des services tant au sol qu'à bord «se sont dégradées» et que le développement des ventes via Internet «a pris du retard». Pour lui, malgré tous les investissements consentis, tels que le renouvellement de la flotte et le recrutement de ressources humaines, ces efforts «n'ont pas été intégrés dans un plan cohérent». Sur le plan financier, le patron n'a pas été tendre avec ses cadres évoquant «un certain nombre de signes inquiétants» quant à la situation globale de l'entreprise. Exemples : «Les résultats d'exploitation sur les cinq dernières années ont baissé de 71%», l'entreprise enregistre aussi une «augmentation alarmante» des créances détenues sur ses différents clients. «Non seulement nos recettes baissent, mais nous ne nous attelons pas à les récupérer dans des délais raisonnables», a-t-il regretté. Les coefficients de remplissage des vols de la compagnie sont «relativement bas» sur la plupart des lignes, et ce, au moment même où la moyenne des autres compagnies augmente pour atteindre des taux allant jusqu'à 80%, ajoute-t-il. S. B.