Les forces fidèles au président yéménite Ali Abdallah Saleh et ses adversaires sont parvenus à un accord de cessez-le-feu avec effet immédiat. La Première division blindée de l'armée, ralliée à la contestation, a confirmé l'accord, ainsi que le bureau du puissant chef tribal cheikh Mohsen al-Ahmar, deux parties engagées frontalement dans les combats contre les troupes du chef de l'Etat contesté. Le cessez-le-feu devrait être suivi par le retrait des hommes armés des rues, le démantèlement des barrages et des barricades et le retour à la normale.De violents affrontements opposent par intermittence à Sanaa les forces fidèles au président Saleh à la Première division blindée de l'armée commandée par le général dissident Ali Mohsen Al-Ahmar, notamment aux abords de la place du Changement où campent les contestataires qui réclament le départ du président depuis fin janvier dernier. Le président Saleh avait accueilli favorablement la résolution 2014 du Conseil de sécurité de l'ONU sur la crise du Yémen. Il a affirmé que son parti, le Congrès populaire général, était prêt à s'asseoir immédiatement avec les partis de l'opposition pour signer l'initiative des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et entamer son application en s'entendant sur une date acceptable pour toutes les parties d'une élection présidentielle anticipée. L'opposition yéménite dans la rue depuis fin janvier insiste sur un départ immédiat de Saleh toujours refusé.La résolution 2014 invite Saleh à signer un plan qui prévoit sa démission en échange d'une immunité pour lui-même et ses proches. Le texte en question exige «que toutes les parties rejettent immédiatement l'usage de la violence». Cependant, la résolution n'a aucun caractère contraignant et ne prévoit aucune sanction contre le régime en place. Les forces de Saleh sont engagées à Sanaa dans un bras de fer sanglant avec les unités dissidentes de l'armée, ainsi que les tribus ralliées à la contestation. Cet affrontement paralyse les institutions du pays et met les Yéménites dans une situation pénible. La contestation lancée en janvier par des jeunes se voulait pacifique mais elle a promptement pris une tournure plus violente à mesure de l'intensification de la répression. Saleh a promis à trois reprises de signer le plan du Golfe mais a toujours trouvé un échappatoire pour s'y soustraire. La résolution encourage à la signature du plan élaboré par les monarchies et qui prévoit sa démission en échange d'une immunité. Seulement le statu quo semble avoir de beaux jours devant lui tant qu'il n'y a pas assez de pression directe sur le président Saleh de la part des «alliés» saoudiens et américains pour le contraindre à céder le pouvoir.Le général dissident Mohsen al-Ahmar accuse directement le président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, d'avoir ordonné à ses troupes d'attaquer ses adversaires dans la capitale. Rien que depuis l'adoption de la résolution 2014 les combats ont fait 21 tués et des dizaines de blessés des deux côtés. M. B./agences