Photo : S.. Zoheir Par Karima Mokrani Organisé par R.H. International Communication, sous le patronage du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le 4e Salon de l'optique et de la lunetterie, à Riadh El Feth (Alger), prend fin aujourd'hui. Il a été inauguré, jeudi dernier, en présence d'un public restreint et a drainé un nombre considérable de visiteurs professionnels, même si le nombre d'exposants est très faible et la surface occupée également. A peine une dizaine de participants et une absence totale des distributeurs et des fabricants. «C'est la grosse question. Nous ne comprenons pas pourquoi la participation à un Salon aussi important est ainsi faible. De quoi ont peur les gros importateurs et autres distributeurs ?», interroge un des exposants. Et ce dernier de relever l'absence «regrettable» du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, sinon ses collaborateurs : «Les opticiens auraient aimé rencontrer le ministre pour débattre des problèmes de la profession, mais aussi de la santé des yeux de façon générale. Ni le ministre ni l'un de ses collaborateurs n'est venu nous voir… Pourtant, c'est juste à côté le ministère.» Alors qu'en parallèle des visiteurs professionnels de différentes wilayas du pays (Sud, Est, Ouest) «sont venus se renseigner sur les dernières nouveautés et échanger leurs expériences dans le domaine.» Par ailleurs, révèlent les participants, l'Algérie ne dispose que d'un opticien pour 37 000 habitants, alors que la norme de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) est d'un opticien pour 7 000. «On est très loin de la norme», regrettent-ils. Le pire est qu'il n'y a presque plus de formation depuis presque une année à cause d'un décret, le n°11/121 du 20 mars 2011, qui met les écoles de formation sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique après qu'ils eurent été sous la tutelle du ministère de la Santé. «Quatre écoles sont fermées. En fait, elles existent encore, mais n'inscrivent plus d'étudiants. Deux à Oran, une à Alger et une autre à Sétif.» Une situation qui favorise l'émergence de l'activité parallèle dans ce domaine. Un commerce «au noir» en expansion, avec tout ce que cela engendre comme conséquences fâcheuses sur la santé des citoyens. La contrefaçon dans la fabrication des verres, voire des lentilles de contact, fait rage au vu et au su de tous. Les opticiens professionnels disent «basta». Ils se cherchent entre eux pour faire renaître leur association, disparue il y a plus de 17 ans, et agissent de façon à redorer le blason de cette profession. Du 24 au 27 mai prochains, un autre salon du même genre aura lieu, toujours à Alger, mais avec une dimension maghrébine et européenne. C'est un pas vers la reconstitution de l'optique en Algérie. Un métier actuellement dans l'oubli.