L'Espérance de Tunis a conquis samedi la première Ligue des champions d'Afrique de son histoire en battant les Marocains du Wydad Casablanca 1 à 0 (aller: 0-0), s'offrant au passage un triplé cette saison.Le doyen des clubs tunisiens, déjà vainqueur du Championnat et de la Coupe de Tunisie, l'a emporté devant 55 000 supporteurs en délire grâce à un but de son défenseur ghanéen Harrison Afful d'une frappe croisée du gauche (21e). Il offre à la Tunisie son deuxième trophée dans cette compétition, l'année de la révolution qui a entraîné la chute de Ben Ali, après celui gagné par l'Etoile sportive du Sahel en 2007. Surtout, les Tunisiens obtiennent une éclatante revanche après leur échec en finale 2010, face aux Congolais du Tout-Puissant Mazembé, et valident leur billet pour le Mondial des clubs, qui aura lieu en décembre au Japon. «C'est un triplé historique que nous réalisons ce soir, s'est félicité le gardien de l'Espérance de Tunis, Moez Ben Cherifia. J'espère que nous saurons honorer le football tunisien en Coupe du monde au Japon. Mais laissez-nous d'abord savourer cet intense moment de bonheur.» Avant même son déroulement, la finale s'annonçait serrée : durant la phase de groupes, les deux équipes n'avaient pas pu se départager (2-2 à Casablanca et 0-0 à Radès). Après un nouveau nul à l'aller, un vainqueur devait enfin émerger samedi et la tâche des Tunisiens, déjà facilitée par l'ouverture du score, semblait rendue encore plus aisée après l'expulsion du défenseur du Wydad Casablanca Mourad Lemssen dans le temps additionnel de la première période (45+4). Pourtant, c'est l'équipe marocaine qui se montrait la plus dangereuse après la mi-temps, alors que les joueurs de l'Espérance de Tunis, crispés, ne parvenaient pas à profiter de leur supériorité numérique. Mais Ben Cherifia était infranchissable et les Tunisiens pouvaient savourer leur triomphe, particulièrement Nabil Maâloul, l'entraîneur comblé de l'Espérance de Tunis qui déclara en fin de rencontre : «Le plus important, c'est la victoire. Comme je l'ai souvent répété cette semaine, une finale ne se joue pas, elle se gagne. Tactiquement, on a bien joué le coup. Pourtant, à la mi-temps, j'étais le seul dans l'équipe à ne pas trop apprécier l'expulsion de Lamssen car je savais que cela allait produire un certain relâchement dans nos rangs. A contrario, à dix, l'envie des Marocains a été décuplée. Si nous sommes aujourd'hui au Mondial japonais, le mérite ne revient pas au seul Maâloul, c'est plutôt une récompense collective.»