Comme chaque année, à la même période, la Société de distribution de l'électricité et du gaz d'Alger (SDA), regroupant six directions de distribution dans les trois wilayas d'Alger, Tipasa et Boumerdès, lance une campagne de sensibilisation, auprès de ses clients, sur les dangers de la mauvaise utilisation du gaz naturel. L'annonce en a été faite hier, lors d'une conférence de presse tenue à son siège à Alger, et la campagne commence officiellement aujourd'hui à partir d'un établissement scolaire à El Harrach. Encore une fois, ce travail de proximité cible les établissements scolaires pour atteindre un maximum de personnes dans les familles algériennes. C'est que l'enfant est considéré comme un relais sûr pour rapprocher davantage le groupe Sonelgaz de tous ses clients. Le choix de la période n'est pas fortuit, c'est même une évidence. C'est le début de la saison hivernale, celle du grand froid et de l'utilisation parfois exagérée, et dans certains cas, mauvaise, des appareils de chauffage, avec tout ce que cela peut engendrer comme dégâts : décès par asphyxie au CO2 et explosions des bâtisses où pourraient se produire l'incident à risques. Le directeur technique de la SDA, Mohamed Hakkoum, assure que durant toute cette année, «il n'y a eu qu'un seul décès suite à un accident dû au gaz», mais cela ne veut pas dire que tout va bien en la matière. En effet, des conduites de gaz à Alger sont vétustes et leur renouvellement se fait au ralenti. La SDA tablait sur une moyenne de 25 km par an mais, estime son représentant, «l'année 2011, nous la bouclerons avec seulement 10 à 12 km de conduites refaites». Et toutes ces conduites, anciennes puisqu'elles datent de plusieurs années, sont de moyenne tension. Toujours selon le représentant de la SDA, Mohamed Hakkoum, un réseau de 90 km de conduites de gaz reste à refaire, et il est concentré au niveau d'Alger-Centre. La SDA dégage sa responsabilité quant aux retards accusés dans les travaux et, sans le dire clairement, accable les autorités communales et celles de wilaya. «C'est à cause des autorisations de voierie. On ne veut pas nous les accorder pour entamer les travaux (creuser le sol…)». Un refus justifié toutefois par le mauvais état des routes constaté plusieurs fois après chaque travail effectué par des agents de Sonelgaz. Interpellé justement sur la question, Mohammed Hakkoum s'en défend et affirme que ce n'est pas Sonelgaz qui creuse ni ne couvre le sol : «Ce n'est pas notre mission. Ça relève des entreprises avec lesquelles nous sous-traitons mais qui, malheureusement, ne respectent pas leurs engagements bien que cela soit clairement mentionné dans les cahiers des charges.»Pour en revenir à la campagne elle-même, il est nécessaire de rappeler que deux causes majeures sont à l'origine des dégâts du gaz dans les foyers : défectuosité du matériel de chauffage et défaut d'aération à l'intérieur des habitations. Deux autres facteurs sont aussi à citer : la contrefaçon dans les appareils mis sur le marché et l'installation non conforme (faite par des non-professionnels), ainsi que le manque d'entretien. K. M.