Se faire une idée du niveau global des sportifs de ces deux instances semble difficile, il convient donc de s'intéresser de près aux résultats et d'essayer de comprendre le pourquoi du comment de la médiocrité de ce bilan. En étant objectif, on peut affirmer que le bilan est plutôt maigre et alarmant. Nous en avions déjà parlé à maintes reprises pour ne pas dire que les universités ou les établissements scolaires mettent les sportifs dans les meilleures conditions pour exercer leur métier, d'où certains craignent le syndrome du favori selon la discipline. On sait que le football est la vitrine du sport national car c'est le sport le plus pratiqué en Algérie et qui génère le plus de revenus. On entend tous les jours des critiques vis-à-vis des participants par rapport au spectacle proposé et aux résultats précédemment démontrés. Le coup de pouce était généreux et sur le papier permettait d'attirer de meilleurs joueurs car ils se verraient proposer une bonne prise en charge et ainsi par la même occasion le résultat s'en verrait améliorer. Le sport scolaire, naguère très prisé, a besoin aujourd'hui d'un véritable plan de relance pour revenir sur le devant de la scène régionale, continentale et mondiale. Avec le déclin notable qu'accuse notre sport ces dernières années, il est tombé en déchéance alors qu'il faisait auparavant le rayonnement à tout niveau. Avec des infrastructures vétustes, un manque criant d'encadrement et un désintérêt des jeunes pour la chose sportive, le sport commence à déserter nos établissements. Une situation catastrophique tant la politique appliquée dans nos établissements semble négliger l'importance de la contribution des pratiques sportives à l'épanouissement de notre jeunesse. Cette décadence largement observable contraste avec cette réalité des efforts consentis à la fin des années 1970 et 1980 pour booster l'activité sportive scolaire et civile. En effet, durant ces années de faste, notre sport a connu un réel bouillonnement. Nos aînés se souviennent jusqu'à aujourd'hui de l'ambiance extraordinaire de cette belle époque, quand des activités pluridisciplinaires étaient organisées régulièrement.Mais, aujourd'hui, cette dynamique n'est plus de mise. Les jeunes pratiquent de moins en moins le sport. Et pour cause, en l'absence d'infrastructures en bonne et due forme. Et lorsque celles-ci existent, elles sont exploitées à sens unique par des organisations nullement représentatives qui les transforment en arènes de loisirs. Dans ce contexte, les tournois sportifs laissent à désirer dans nos quartiers, universités, lycées et écoles primaires et moyens. Et lorsqu'il arrive que le coup d'envoi soit donné à une manifestation, celle-ci se retrouve vite détournée par des organisations dont la première ambition est de servir avant tout de vitrine à des formations politiques éloignées du milieu sportif scalaire ou civil et de ses préoccupations. Face à une telle situation, des observateurs tirent la sonnette d'alarme et lancent plusieurs recommandations pour redonner de la vigueur au sport scolaire. Il s'agit d'abord de la nécessité de créer un réseau pour le développement du sport local.Ensuite, il est indispensable, notent-ils, d'opter pour une gestion rationnelle des infrastructures, la création de directions centrales au niveau de la wilaya et des communes de sports spécifiques et la mise à niveau des ligues. De la nécessité de redorer le blason du sport dans le milieu scolaire Il est important également, selon plusieurs cadres sportifs, de mettre en œuvre un aménagement des emplois du temps pour le sport, la formation des ressources humaines, la mise à disposition de budgets suffisants et la création d'une inspection technique au niveau de la wilaya. Force est de reconnaître enfin que seule l'application de ces mesures est à même de redorer le blason du sport dans le milieu scolaire. Plus en détail, les travaux du colloque international sur le sport universitaire abrités par l'université ont rappelé qu'une bonne prise en charge du sport scolaire et universitaire est à même «de constituer un véritable réservoir de talents et de performances». Ils ont plaidé, à cet égard, pour la mobilisation des moyens humains et matériels nécessaires à la bonne prise en charge du sport scolaire et universitaire, avec des programmes en adéquation avec les objectifs ciblés. Des professeurs d'éducation physique ont indiqué que «le sport scolaire et universitaire est un des piliers de la relance du sport de masse qui aspire à évoluer dans un environnement de santé et bien-être, à l'abri de toute tension psychologique». Le sport, qui constitue le meilleur des investissements en temps de loisirs, est aussi un excellent moyen préventif contre les fléaux sociaux qui guettent la population scolaire et universitaire, ont-ils expliqué. Le sport, ont-ils ajouté, s'oppose également à la violence et joue un rôle favorable en matière d'insertion pédagogique et dans la lutte contre la déperdition scolaire ou universitaire.D'autres responsables du sport scolaire au niveau des CEM et lycées indiquent, pour leur part, que la promotion du sport scolaire et universitaire en structures de performances exige «l'implication de plusieurs partenaires sectoriels pour la mise en place d'une stratégie donnant la priorité à la vulgarisation de la pratique sportive chez les jeunes, tout en distinguant entre l'amateurisme et le professionnalisme». Ils ont insisté sur le fait que «le sport est aussi du ressort d'autres ministères en plus de celui de la Jeunesse et des Sports, dont celui de l'Intérieur et des Collectivités locales pour l'animation et le financement du mouvement sportif via les APC, assurant ainsi la relance du sport de proximité au profit d'un maximum d'enfants et de jeunes». Les masses juvéniles, ont-ils poursuivi, se retrouvent dans les quartiers avant de passer aux établissements scolaires pour parfaire leurs talents d'une manière rationnelle et passer à l'activité sportive la plus indiquée relativement à leurs capacités, avant d'intégrer le sport amateur ou professionnel. Les inspecteurs des établissements scolaires voient, quant à eux, le recul de l'activité sportive dans les établissements scolaires et universitaires comme «une conséquence de l'interférence entre le ministère de l'Education nationale et celui de la Jeunesse et des Sports dans l'orientation des enseignants d'éducation physique et sportive (EPS) aux CEM et lycées».Selon les présents à ce colloque, «cette opération est une prérogative du ministère de l'Education nationale qui doit veiller à l'élaboration et au suivi de l'encadrement pédagogique, notamment les EPS dont la mission est d'aider l'élève à construire sa personnalité». Ils ont surtout et beaucoup regretté aussi «l'absence de planification nette dans la formation des cadres sportifs», ce qui a, disent-ils, «contribué à la multiplication du nombre des chômeurs détenteurs de certificats de technicien en sport, sans pour autant les impliquer dans les activités des quartiers, des villages et des clubs de proximité, écoles, collèges et lycées». Les intervenants ont également abordé les moyens de redynamiser le sport «pour répondre aux attentes des élèves et étudiants qui ambitionnent la pratique sportive de haut niveau, leur ouvrir la voie vers les compétitions internationales pour jouer parmi les champions et honorer le pays». Les intervenants ont dressé l'état où patauge le sport scolaire et de sa dérive qui perdure. A. B.