Les créances non performantes (crédits non remboursés) des banques publiques sont estimées à 24% du cumul des crédits accordés par ces banques, engagées dans un processus de financement soutenu de l'investissement dont celui réalisé dans le cadre du dispositif de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), a indiqué jeudi dernier à Alger, le ministre des Finances, Karim Djoudi. Répondant à une question du sénateur Mohamed Lezahri Sehri relative à l'impact des facilitations fiscales et bancaires accordées par l'Etat aux entreprises sur la croissance des investissements en Algérie, M. Djoudi a souligné que les crédits bancaires à l'économie ont dépassé les 2 000 milliards (mds) de DA à fin juin 2011. Sur l'ensemble de ces crédits, qui étaient de 850 mds de DA en 2005 pour atteindre 3 200 mds de DA en 2010, environ 86% ont été accordés par les banques publiques, a-t-il précisé. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, avait récemment indiqué que les créances non performantes déclarées par l'ensemble des banques, publiques et privées, étaient en baisse passant de 19,05% du total des crédits distribués à fin 2010 à 16,63% à fin juin 2011. Pour rappel, ces créances sont tout de même «fortement provisionnées», à hauteur de 74,1% en 2010 contre 68,3% en 2009, selon un rapport de la BA. «Nous suivons une tendance baissière mais nous avons toujours un seuil de créances non performantes qui n'est pas sur le plan orthodoxe acceptable», avait pour sa part estimé Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Abef (Association des banques et établissements financiers). Selon lui, les crédits à l'économie devraient croître de 18 % à la fin 2011 pour atteindre 3 800 milliards de dinars. Le taux des créances non performantes constitue un indicateur financier qui dénote, d'un côté, la capacité des banques à gérer leurs risques, et de l'autre, la santé financière des entreprises emprunteuses. R. E.