Les crédits bancaires octroyés aux jeunes promoteurs dans le cadre du dispositif Ansej ne seront pas effacés par l'Etat, tel qu'il a été rapporté par certains titres de la presse nationale, selon un haut responsable du secteur bancaire. Notre source a indiqué que le ministère des Finances a saisi les banques publiques dans une récente correspondance pour demander d'accélérer les délais de traitement des dossiers de crédits, et ce, dans le prolongement des conventions signées entre les établissements bancaires et l'Agence de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ) lors du salon de l'emploi tenu en fin février à la Safex. «Le ministère des Finances n'a pas pris des décisions en matière de gestion des crédits. Cela relève de la responsabilité des directions générales des banques. Certes, l'Etat est l'actionnaire majoritaire, mais pas au point d'intervenir dans les affaires internes des structures bancaires», explique notre source avant d'ajouter, «il a été recommandé aux banques de raccourcir les délais de réponse aux demandes de crédits. Quant aux modalités, elles demeurent les mêmes jusqu'à nouvel ordre qui fera l'objet évidemment d'une réglementation». Pour encourager la création d'entreprises, les autorités publiques ont accordé, il y a quelques années, des aides financières et des avantages fiscaux. Il s'agit de prêts sans intérêts ou de la bonification des taux d'intérêts du crédit bancaire, selon la nature, le coût de l'investissement et la localisation de l'activité. Parmi les avantages fiscaux, on peut citer également une franchise de la TVA octroyée pour l'acquisition de biens d'équipements et de services entrant directement dans la réalisation de l'investissement et un taux réduit de 5% en matière de droits de douane pour les biens d'équipement importés. «A l'exception de ces avantages, l'Etat n'a pas encore pris d'autres mesures en faveur des microentreprises», a précisé encore notre source. Par ailleurs, on apprend que les banques publiques, à l'instar de la Banque d'agriculture et du développement rural (BADR), ont créé des filiales investies dans le leasing. Des sociétés de capital investissement seront lancées prochainement, selon le ministre des Finances, Karim Djoudi, intervenant jeudi sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Ces sociétés devront apporter du capital pour les personnes détentrices d'idées de projets d'investissement. Cependant, les jeunes entrepreneurs ont des difficultés à rembourser leurs crédits bancaires. La Banque nationale d'Algérie (BNA) a fait état d'un taux de 35% de crédits non remboursés octroyés aux projets d'activités de jeunes promoteurs, dans le cadre du dispositif de l'ANSEJ. Un seuil qui est alarmant, selon les spécialistes des questions bancaires. La BNA a évalué ces dettes de jeunes à 10 milliards DA, sachant que le montant global des crédits destinés à la même frange a atteint les 41 milliards DA. Pour notre source, cette situation est loin d'être préoccupante, car «des procédures de recouvrement ont été engagées, jusqu'à la saisie de la justice». Au niveau de l'Ansej, l'échec de certains entrepreneurs (10%) est admis.