Les tensions continuent à être tangibles dans les régions chiites du royaume wahhabite. Des slogans hostiles à la dynastie saoudienne ont été inscrits sur les murs de Qatif, au cœur de la région chiite de l'est de l'Arabie Saoudite où les forces de l'ordre patrouillaient toujours selon les agences de presse étrangères. Selon les agences de presse sur place, des forces de sécurité contrôlaient les entrées de la ville et des patrouilles y étaient visibles mais aucun incident n'a été signalé pendant une visite organisée par les autorités pour les journalistes basés à Riyad. Jeudi, les autorités et des sources médicales ont annoncé que quatre personnes avaient été tuées la veille par balles lors de troubles impliquant les forces de sécurité dans cette région. Selon le ministère de l'Intérieur, deux des victimes, ont été tuées lors d'échanges de tirs à l'occasion des funérailles de deux chiites décédés plus tôt dans la semaine à Qatif. Il s'agit des premiers morts depuis le début de l'effervescence des chiites saoudiens consécutive aux protestations du Printemps arabe. La majorité des deux millions de chiites saoudiens vivent dans la province orientale riche en pétrole dont ils ne profitent pas. Vendredi dernier, des religieux chiites ont demandé lors de la prière hebdomadaire des gestes d'apaisement des autorités pour répondre aux revendications des membres de cette communauté. «Le gouvernement est appelé à un geste d'apaisement consistant à mettre fin aux discriminations pour apaiser et soigner les blessures», a ainsi déclaré cheikh Hassan Saffar. Un autre religieux Hassan Nimr a appelé les autorités à «cesser de mettre en doute la loyauté des chiites» à la dynastie sunnite des Al-Saoud. «Nous sentons que le fait d'appartenir à une autre confession nous empêche d'être considérés comme citoyens» à part entière, a-t-il souligné. En revanche, le mufti saoudien, cheikh Abdel Aziz al-Cheikh, cité vendredi par le quotidien Okadh, a accusé les «fauteurs de troubles de Qatif d'appartenir à une bande qui tient ses ordres de l'étranger», dans une claire allusion à l'Iran. R. I.