De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Les capacités d'accueil des 3 centres psychopédagogiques (CNP) de Annaba destinés à la prise en charge des enfants handicapés mentaux ne sont plus en mesure de répondre à la demande croissante exprimée, ces dernières années, au niveau de cette wilaya. Ainsi, faute de nouvelles structures, 178 enfants en bas âge attendent depuis plus de 2 ans et ne sont toujours pas inscrits dans ces établissements spécialisés. «Il faut attendre jusqu'à ce que les sections prises en charge dans ces centres soient orientées vers la formation professionnelle pour que les places pédagogiques se libèrent. D'ailleurs à Annaba, il n'y a pas de centre de formation spécialisée pour les handicapés mentaux et donc, une fois leur cursus achevé au niveau du CNP, ces enfants, ayant atteint l'âge adulte, sont à nouveau pris en charge par leurs parents», nous confie un éducateur. Poursuivant, ce dernier nous apprendra que plus l'enfant handicapé est pris en charge en bas âge par les structures spécialisées, plus les résultats en fin de cursus sont meilleurs. Le fait d'attendre 2 à 3 ans, parfois même plus avant de l'inscrire, influe négativement sur l'évolution mentale de l'enfant handicapé. Les parents de cette catégorie d'enfants ne savent plus quoi faire, les centres sont saturés, il n'y a pas d'autres établissements spécialisés, ils ne peuvent pas les inscrire dans d'autres wilayas, car il n'y a pas d'internat. A la Direction de l'action sociale (DAS), on leur dit de patienter, le nombre de places pédagogiques est limité et, pendant ce temps, le cas de leurs enfants empire. De psychologues en psychiatres, ils trimbalent leurs enfants sans qu'il n'y ait d'évolution positive, le temps passe et la situation devient intenable. La question relative à cette situation a été posée au niveau de la direction de la DAS ; Mme Mayouche, la directrice de cette institution, nous a répondu que le problème serait réglé si un autre centre psychopédagogique était construit. «Nous avons demandé au ministère l'inscription de ce projet, et même le choix du terrain censé servir d'assiette pour la construction de ce centre a été fait, mais trois fois de suite, notre demande n'a pas abouti au niveau du ministère des Finances. Mais nous ne nous sommes pas arrêtés là et nous continuons toujours à le demander, pace qu'il s'agit pour nous de prendre en charge coûte que coûte ces enfants handicapés ; nous ne pouvons pas les abandonner à leur sort. En attendant, à chaque fois qu'il y a un enfant qui sort des 3 centres, que ce soit à El Bouni ou à Annaba, nous inscrivons à sa place un autre, nous ne pouvons pas faire plus et nous regrettons cette situation», nous a-t-elle déclaré Il ne s'agit là que de la partie visible de l'iceberg. En réalité, il y a beaucoup plus que ces 178 enfants handicapés recensés et inscrits à la DAS, puisque dans les localités éloignées ou enclavées, les parents de ces enfants ne se sont pas rapprochés des services de la DAS, sachant que les centres existants sont à plus de 30 km de leurs lieux d'habitation. Les enfants de Chétaïbi, de Berrahal, d'El Eulma, de Aïn Berda ou ceux habitant les douars en pleine montagne sont de fait exclus.Actuellement, dans les 3 centres psychopédagogiques de Annaba, 270 enfants sont pris en charge, suivis et encadrés par des éducateurs spécialisés, des psychologues et des orthophonistes, selon un programme établi par le ministère.