Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Au cours d'une réunion tenue hier, les élus de l'APC de Annaba ont eu à affronter le courroux du wali visiblement mécontent de la situation de cette commune sur les plans développement, environnement, cadre de vie des citoyens et finances. Ainsi, le wali a évoqué, lors de son intervention, le taux de consommation des crédits alloués dans le cadre du PCD, des subventions de wilaya ou du budget de la commune, un taux de consommation jugé très faible puisqu'il est de l'ordre de 18%. Ce qui influe négativement sur les réalisations des différents projets qui enregistrent, ainsi, des retards qui ralentissent et freinent le développement. Abordant le cadre de vie des citoyens, le commis de l'Etat a dénoncé la dégradation générale : éclairage public, mauvais état des voies de communication, les cités qui croulent sous les ordures avec des fuites et des eaux usées, dont du canal de ceinture, ainsi que la dégradation totale de l'environnement. Les explications de cette situation pour le moins déplorable pour une ville censée être touristique, et se comptant parmi les grandes agglomérations du pays, sont venues par la voix de Tayeb Sahtouri, vice-président chargé de l'urbanisme qui a reconnu, dans un premier temps, cet état des choses, avant de le justifier en rappelant que la commune de Annaba, qui manque cruellement de moyens, essaye, malgré tout, d'améliorer la situation avec les maigres équipements dont elle dispose. «Le taux d'encadrement de la commune, dit-il, est de 3,4%, ce qui est dérisoire. Nous n'avons pas assez de personnel qualifié pour superviser toutes les opérations et parfois, nous sommes confrontés à des problèmes où les directions de l'exécutif sont sollicitées, entre autres la Direction de l'hydraulique, la Direction de l'urbanisme et de la construction ou encore celle de l'environnement. Ces dernières ne répondant pas au moment voulu, et la situation reste telle quelle pendant quelque temps, ce qui crée un sérieux problème. Pour ce qui est de l'environnement, pour l'enlèvement des ordures ménagères, les équipes d'éboueurs sont mobilisées, seulement, il y a des difficultés du fait que les citoyens jettent dans les bacs à ordures des déchets de matériaux de construction, des pièces métalliques et toutes sortes de déchets solides, ce qui provoque des pannes des lève-conteneurs et des bennes tasseuses, en plus du fait que les bacs sont parfois volés ou subissent des dégradations. Les remplacer demande trois à quatre mois, puisqu'ils sont commandés par des importateurs en France ou en Allemagne.» Le président de l'APC, lui, abordera la question du taux de consommation des crédits pour justifier cette situation. Il dira, en l'occurrence, que les crédits sont alloués en mars. Le temps de lancer la procédure prend 3 mois : cahier des charges, avis d'appel d'offres, attribution des marchés et autres. Selon lui, la plupart des entrepreneurs ne transmettent pas leurs situations mensuelles, ils préfèrent faire tout le travail, puis transmettre une situation définitive. Cela, bien sûr, fait apparaître que le taux de consommation des crédits est faible. Mais réellement sur le terrain, physiquement les projets ont été lancés et les chantiers tournent. Le premier magistrat de la ville rappellera aussi que sa commune est confrontée au problème de la rédaction des cahiers des charges, les personnels existants n'étant pas qualifiés pour le faire, c'en est bien sûr une des causes des retards.Le wali interviendra une autre fois pour annoncer l'institution d'une commission d'accompagnement technique et de suivi composée de cadres des Directions de l'hydraulique, de l'urbanisme et de l'environnement. Ladite commission est chargée d'intervenir là où il y a un problème quelconque, et elle rendra compte au wali de la situation au fur et à mesure.Ce qui est sûr, c'est qu'avec cette commission et si tout est mis en place comme convenu, le développement reprendra et la situation s'améliorera nettement avec cette célérité, tant attendue par les uns et les autres.