Photo : M. Hacène Par Samira Imadalou Disposant d'une longue expérience dans la production, le conditionnement et l'exportation de dattes, deux opérateurs algériens, l'un public et l'autre privé, ont décidé de travailler conjointement pour élargir le marché de l'exportation de ce produit du terroir. A travers ce projet de conquête de nouveaux marchés, comme le Moyen-Orient et l'Extrême-Orient, il s'agit pour l'Entreprise nationale de conditionnement de dattes et la société Salim-Haddoud, implantée à Biskra, de faire également connaître le label «Deglet Nour» en dehors de l'Europe, client traditionnel de l'Algérie pour ce produit. Les deux parties, qui veulent réussir ce partenariat, se disent complémentaires pour le lancement de ce projet, dont l'accord sera signé incessamment. «Le marché que cible Haddoud m'intéresse aussi. Alors, nous avons décidé d'unir nos forces pour gagner d'autres marchés potentiels», a indiqué le directeur général de Sudaco, Hassane Soltani, cité par l'APS.Cet opérateur public, limité faut-il le rappeler dans le choix et la prospection de nouveaux clients, cherche, en effet, à bénéficier de la bonne réputation dont dispose l'entreprise Haddoud à l'étranger et de sa nouvelle plateforme. «Nous avons un savoir-faire qui se complète. La finalité est de faire connaître la datte d'Algérie et de la rendre disponible dans les coins les plus reculés du monde», a résumé M. Soltani. Pour M. Haddoud, dont l'unité de conditionnement est située dans la zone industrielle de Tolga, l'idée provient du «fait qu'il y a une compatibilité dans notre manière de voir le marché, et comment nous pouvons développer de nouveaux marchés ensemble». «Je marche avec la Sudaco pour son professionnalisme, la traçabilité de ses produits et la rigueur que lui procure son statut d'entreprise publique», a expliqué M. Haddoud, rappelant les limites de son entreprise en termes d'espace et de capacités financières.A titre indicatif, cette société a entamé une nouvelle campagne d'exportation vers d'autres marchés moins conventionnels en Asie, notamment l'Inde, la Malaisie, l'Indonésie, le Bangladesh et le Sri lanka. De nouveaux clients aux Emirats arabes unis et, prochainement, en Chine et en Russie, figurent dans son agenda.«La datte algérienne est en train de prendre de l'ampleur par rapport à ses concurrentes», dans la région, estime, à ce sujet, M. Haddoud, relevant que d'autres variétés, outre Deglet Nour, sont actuellement demandées par les pays asiatiques, notamment. En dépit des capacités de production et la réputation de la datte algérienne à l'extérieur du pays, sa présence sur le marché international reste faible. L'Algérie, qui compte environ 17 millions de palmiers, produit en moyenne 600 000 tonnes de dattes par an, mais n'en exporte en effet que 2%, en raison, essentiellement, du manque de financement. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a levé cette contrainte en 2010 en décidant d'élargir l'octroi du crédit de campagne R'Fig, destiné exclusivement aux céréaliculteurs, aux producteurs et aux exportateurs de dattes. Ce qui a donné des résultats. Le volume des exportations est passé de 12 000 tonnes en 2008 à 23 000 tonnes actuellement. L'objectif est d'exporter 30 000 tonnes en 2012.