Avec une production dépassant les 600.000 tonnes de dattes, l'Algérie peine à trouver ses marques sur le marché européen où la variété Deglet Nour est très prisée. Avec une production dépassant les 600.000 tonnes de dattes, l'Algérie peine à trouver ses marques sur le marché européen où la variété Deglet Nour est très prisée. Par contre la Tunisie, avec à peine 145.000 tonnes, dont 80% de Deglet Nour, arrive à se placer à la quatrième place mondiale dans l'exportation de ce produit derrière l'Egypte, l'Iran et l'Irak, et loin devant l'Algérie. Mieux, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a désigné la Tunisie, avec son 1,3 million de plants, comme le premier fournisseur du marché européen. Pourtant, il est reconnu mondialement que la production de la région de Tolga est la meilleure au monde. L'Algérie, avec son million de palmiers producteurs de la reine des dattes, s'est sentie dépossédée de son statut. Les algériens ont maintes fois dénoncé une pratique commerciale déloyale. Pour les professionnels de la datte en Algérie, les trafics aux frontières mettent en danger la filière. Ainsi, selon les connaisseurs, ce sont les dattes algériennes qui sont commercialisées en Europe par les Tunisiens qui, en cheville avec des exportateurs français, apposent leur label pour asseoir leur monopole sur la datte Deglet Nour. Pourtant, selon « Jeune Afrique », le premier client de la Tunisie est le Maroc, suivi de la France, des pays du Golfe et des marchés émergents, tels que la Russie, la Turquie, l'Asie du Sud-est et l'Inde. Curieusement, la France, sans être producteur, est un important exportateur. Delisud, en Alsace, réalise 4 millions d'euros de chiffre d'affaires à l'exportation de dattes, tandis que la société Armand Fabre fait deux fois mieux, dont 80 % durant le ramadan. Seulement, au-delà, de cette querelle, la datte pâtit, comme les autres produits frais, d'une quasi-absence de stratégie algérienne en matière d'exportation. Au même titre, d'ailleurs, que l'huile d'olive ou les agrumes, pour ne citer que ces deux produits au potentiel de production très honorable. Pour rester dans la comparaison, en Tunisie, la datte représente 16 % des exportations agricoles globales, juste après l'huile d'olive et les produits de la mer, et a rapporté en 2009, malgré un faible rendement par palmier, plus de 50 millions d'euros, dont 12 millions en production biologique. L'Algérie, elle, n'a exporté en 2009 que 15.000 t, soit 2,5 % de sa production, pour une valeur de 14 millions d'euros. La contre-performance algérienne s'explique, selon « Jeune Afrique », par une série d'insuffisances en termes de financement, de mise à niveau, d'encadrement technique et de qualité de conditionnement. L'optimisme reste, néanmoins de rigueur et M. Salim Haddoud, président du Comité interprofessionnel de la datte, affirme que le pays va quintupler ses exportations d'ici à 2014 à la faveur d'une refonte de la chaîne logistique et des conditions de transport qui laissait à désirer jusqu'à présent. L'Algérie peine, en effet, à dégager un couloir vert pour l'exportation de sa production agricole en général et de la datte en particulier, alors que la Tunisie assure une promotion tous azimuts de ses produits, même si, comme on le souligne chez Horchani Dattes, premier exportateur privé tunisien, « la Deglet Nour est tellement demandée par les marchés de distribution que sa vente est facile ». En Algérie, on trouve d'énormes difficultés à écouler un produit qui « se vend tout seul »