L'envoi d'observateurs de la Ligue arabe en Syrie se heurte aux conditions posées par Damas qui exige la levée des sanctions arabes condamnant la répression de la contestation. Le régime syrien s'était dit lundi prêt à signer le protocole sur la venue d'observateurs de la Ligue arabe pour rendre compte des violences sur le terrain et tenter de mettre un terme à la répression qui a fait, selon l'ONU, plus de 4 000 morts depuis le début en mars de la révolte. Damas a demandé «des modifications mineures qui ne touchent pas le fond du protocole [...] et des éclaircissements», avait indiqué le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi. Mais dans une lettre envoyée à la Ligue arabe et publiée, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a demandé l'annulation pure et simple des sanctions prises le 27 novembre par l'organisation panarabe, en échange de la signature de l'accord. «Le gouvernement syrien considère toutes les décisions prises par la Ligue arabe (...) y compris celle de la suspension de la Syrie ainsi que les sanctions prises (contre la Syrie) par le comité ministériel, comme nulles et non avenues, dès la signature du protocole» par Damas, écrit-il dans sa lettre. Il demande en outre à la Ligue d'«informer par écrit le Secrétaire général de l'ONU de la signature (éventuelle) du protocole». La signature de ce protocole a fait l'objet de plusieurs ultimatums de la Ligue arabe face à l'absence de mesures de la part du régime syrien pour appliquer un plan de sortie de crise arabe, qu'il avait pourtant accepté «sans condition» début novembre. Ce plan prévoyait l'arrêt des violences, la libération des détenus et l'ouverture du pays à des observateurs arabes et à la presse étrangère. Depuis le début de la contestation le 15 mars, le régime syrien ne reconnaît pas l'ampleur de la contestation et affirme faire face à des «gangs terroristes» semant le chaos en collusion avec l'Occident. D'un autre côté la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, devait rencontrer des opposants syriens en Suisse. Elle avait déjà rencontré pour la première fois l'opposition syrienne le 2 août à Washington. Par ailleurs, un responsable américain a annoncé que l'ambassadeur américain Robert Ford retournera dans les prochaines heures à Damas, qu'il avait quitté fin octobre en raison de «menaces crédibles pour sa sécurité» après qu'il eut une attitude provocatrice envers le régime. «L'ambassadeur Robert Ford a terminé ses consultations à Washington et retourne à Damas ce soir», a-t-il précisé. Le secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a réitéré son soutien à Assad, et critiqué l'opposition syrienne, estimant qu'elle est soumise aux Etats-Unis et à Israël.