L'ambassadeur des Etats-Unis à Damas, Robert Ford, a été rappelé à Washington en raison de «menaces crédibles sur sa sécurité personnelle en Syrie», a indiqué hier le porte-parole adjoint du département d'Etat, Mark Toner. «A ce stade, nous ne pouvons pas dire quand il retournera en Syrie», a ajouté M. Toner. «Cela dépendra de notre évaluation des incitations» à des violences contre l'ambassadeur «émanant du régime, ainsi que de la situation sur le terrain». Depuis le début à la mi-mars, d'un mouvement de contestation sans précédent en Syrie contre le régime du président Bashar Al Assad, l'ambassadeur américain s'est illustré en défiant plusieurs fois le régime. M. Ford s'est par exemple rendu sur les lieux de manifestations qui ont été réprimées. Le 6 septembre, il s'en est pris vivement au régime syrien dans un communiqué publié sur Facebook, dénonçant notamment ses justifications de la répression violente contre les manifestants. M. Ford a été pris à partie à plusieurs reprises par des manifestants pro-régime à Damas, alors que Washington évoquait des tentatives d'agression contre l'ambassadeur et ses collaborateurs par une «foule violente», condamnant «la campagne d'intimidation» menée contre le diplomate. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait exigé fin septembre du pouvoir syrien des mesures pour protéger les diplomates américains, après que M. Ford eut été chahuté par des manifestants qui ont tenté de le prendre à partie à son arrivée au bureau de l'opposant Hassan Abdel-Azim. M. Toner a souligné que les Etats-Unis espéraient que le gouvernement syrien mette un terme à sa «campagne de provocations» contre l'ambassadeur Ford. «La présence de l'ambassadeur Ford est un atout pour notre mission en Syrie parce qu'il a travaillé assidûment afin de transmettre notre message et parce qu'il est nos yeux sur le terrain», a ajouté M. Toner. Son rappel «est uniquement fondé sur la nécessité de garantir sa sécurité». Plus tôt hier, un responsable à l'ambassade américaine à Damas avait indiqué que Robert Ford avait quitté la Syrie pour une «durée indéterminée» pour des raisons de sécurité. «L'ambassadeur Ford a quitté Damas pour une durée indéterminée, et Washington a pris cette décision pour des raisons de sécurité», avait-il indiqué sous couvert de l'anonymat.