Photo : M. Hacène Par Amirouche Yazid La porte-parole du Parti des travailleurs, Mme Louiza Hanoune, s'en alarme plus qu'elle en a été connue. «Somalisation», «militarisation», «afghanisation» sont autant de menaces qui guettent le monde d'aujourd'hui. Pour y faire face, la présidente du PT propose la constitution d'un «comité permanent de veille» pour «être prêts à réagir ensemble en défense de l'intégrité et la souveraineté des nations». C'est ce qui ressort du discours prononcé à l'ouverture des travaux de «la Conférence internationale d'urgence contre les guerres d'occupation, contre l'ingérence dans les affaires internes des pays, en défense de l'intégrité et la souveraineté des nations», entamés hier à Alger, en présence de 235 participants, dont 105 étrangers venus de 42 pays. Mme Hanoune apporte, cependant, à l'occasion, la précision selon laquelle «l'ingérence n'est plus réservée aux seuls pays opprimés». Pour la première responsable du PT, «désormais, des pays impérialistes sont également mis sous tutelle étrangère directe, à l'exemple de la Grèce, l'Italie, le Portugal, l'Espagne, l'Irlande, où la troïka, composée du FMI, la BCE et l'UE, dicte tout aussi bien les politiques d'austérité antipopulaires, de véritables PAS, que l'identité de ceux qui doivent les mettre en œuvre dans les gouvernements, pour réduire des déficits et éponger des dettes dont les travailleurs et les peuples ne portent aucuneresponsabilité». Mais avant d'évoquer «la généralisation de la guerre», Mme Hanoune a énuméré au moins trois mode d'ingérence : «L'ingérence, c'est l'intervention directe des grandes puissances pour manipuler, orienter les soulèvements populaires, afin qu'ils ne remettent pas en cause l'ordre. C'est-à-dire les intérêts impérialistes. Et en contrariant le cours des processus politiques naturels d'émancipation des peuples. L'ingérence étrangère, c'est le soutien extérieur, voire même la participation à l'organisation de coups d'Etat qui font preuve de résistances aux jonctions extérieures, et qui affichent une volonté d'émancipation de leurs pays (…). L'ingérence, c'est lorsque la chef de la diplomatie US décrète que les peuples du Maghreb et du Machrek doivent s'inspirer du modèle islamique turc.» Et à Mme Hanoune de s'étonner que «c'est cette tendance politique qui se dégage dans plusieurs pays de la région, avec la bénédiction des gouvernements US et français notamment». Dans l'allocution, exprimée, faut-il le préciser, au nom du PT et de l'Ugta, Louiza Hanoune note que «l'intervention de l'Otan en Libye a créé les conditions pour que les Etats de la région du Sahel soient contraints d'augmenter leurs budgets militaires pour acquérir de nouvelles armes, alors que dans leur majorité ils sont confrontés aux plus grandes difficultés économiques et sociales». Louiza Hanoune est convaincue qu'une «fois la destruction de la Libye réalisée, l'Otan cèdera la place à Africom pour agir sous couvert de la lutte contre le terrorisme et la circulation des armes en provenance de la Libye, préparant le terrain à une présence militaire étrangère permanente». Sur sa lancée, Mme Hanoune estime que «l'Algérie est directement visée vu son impact dans la région». Pourquoi ? Plus d'un reproche sont ainsi faits à l'Algérie. «Il est reproché à l'Algérie de mettre en œuvre une politique socioéconomique à contre-courant des politiques meurtrières appliquées en Europe. Il est reproché à notre pays l'introduction de correctifs importants dans l'orientation économique, notamment la nationalisation des hydrocarbures en 2006, puis la restauration de la souveraineté de décision économique à travers la LFC 2009 et celle de 2010….», a souligné Hanoune.