Parallèlement aux efforts consentis pour le développement de l'outil industriel du pays, la recherche scientifique et l'innovation ont bénéficié, ces dernières années, de plusieurs mesures incitatives. Toutefois, en dépit de ces efforts, les chercheurs et les inventeurs algériens ne cachent pas leur scepticisme quant à l'existence d'une volonté politique de soutenir les travaux de recherche. Des chercheurs rencontrés en marge du Salon national de l'innovation (SNI), qui s'est tenu la semaine dernière, ont évoqué avec insistance les contraintes et les obstacles rencontrés durant leurs travaux. Outre la situation socioprofessionnelle qui joue un rôle prépondérant dans leurs travaux, certains chercheurs ont évoqué la bureaucratisation de la recherche scientifique. «L'Etat consacre à peine 1 % du PIB à la recherche scientifique, ce qui est dérisoire. Et le comble c'est qu'il est contrôlé par l'administration», regrette un chercheur dans le domaine des énergies renouvelables. Pour lui, le problème de la recherche scientifique est une partie prenante de la problématique du système économique du pays. D'autres jugent qu'il s'agit d'« un segment de la politique industrielle qui mérite le soutien». Bien que les avis des inventeurs interrogés soient parfois contradictoires, il faut tout de même noter qu'ils s'entendent à dire que sans le soutien de l'Etat et/ou les bailleurs de fonds, leurs travaux ne verront jamais le jour, à moins de, comme l'a suggéré un inventeur, quitter le pays pour trouver un environnement plus favorable à leurs attentes. Au même titre, l'Union nationale des inventeurs et des sociétés innovatrices (UNISI), a préconisé une aide de l'Etat aux chercheurs. « La majorité des inventeurs algériens sont des salariés ou des chômeurs. Sans aides financières, beaucoup d'inventions ne verront pas le jour», explique le premier responsable de cette organisation. Cependant, malgré les tracasseries auxquelles ils font face, les chercheurs qui se sont regroupés dans deux syndicats sont sur le point d'unir leurs forces dans une fédération qui porterait leurs revendications. Selon Mme Sahnoune Fatiha, membre du syndicat national des chercheurs, cette fédération pourrait voir le jour l'année prochaine. L'idée est de « rassembler les universitaire et les chercheurs » dans un seul cadre, a précisé la même source. Sur un autre plan, l'Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI) a indiqué qu'un total de 745 demandes de brevets d'invention a été déposé auprès de cet organisme durant les dix premiers mois de l'année en cours. Fin octobre dernier, l'INAPI «a enregistré 80 dépôts de demandes classiques (valables à l'échelle nationale) de résidents, 23 demandes de non-résidents, et 642 demandes internationales, soit un total de 745 demandes», a indiqué le directeur des brevets au sein de cet institut, M. Mohamed Amine Hadjouti. Toutefois, en raison de l'augmentation des droits de dépôt à l'international PCT (Patent Cooperation Treaty), l'institut prévoit pour 2011 une légère baisse du nombre des brevets par rapport à 2010 qui a enregistré 806 demandes. Dans le cadre du PCT, l'INAPI a enregistré 642 demandes internationales PCT administrées par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), durant les dix premiers mois de 2011, contre 692 en 2010. Concernant toujours le dépôt des brevets, le ministère de l'Industrie étudie actuellement un projet portant sur l'allégement des charges de son obtention. «Les droits de dépôt de demandes de brevet d'invention à l'international sont coûteux. L'Etat est prêt à couvrir une partie ou la totalité de ces charges. Nous étudions les solutions les plus adéquates pour répondre aux préoccupations des inventeurs algériens», a indiqué le directeur de la division innovation au ministère, M. Mohamed Hannache, selon l'APS. Selon un responsable de l'INAPI, les frais de dépôt de demandes de brevet d'invention versés aux instances internationales concernées avoisinent 60.000 dinars pour la personne physique, et 340.000 dinars pour la personne morale. Pour mettre l'invention à la portée des investisseurs potentiels dans un pays étranger, il explique qu'une autre inscription au centre local des brevets est obligatoire. «Il faut désigner un mandataire, traduire tous les documents (schémas, plan etc.), et payer la taxe d'inscription notamment, ce qui représente une charge très lourde pour l'inventeur», a-t-il dit. Enfin, à signaler le lancement en Algérie dans quelques mois du projet pilote du Bureau de transfert technologique (BTT), (un réseau arabe d'innovateurs). Ce projet, administré par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), vise la promotion de l'innovation dans le monde arabe, en exploitant les nouvelles technologies d'information et de communication. Après l'Algérie et la Tunisie qui seront les premiers pays à adhérer au BTT, l'Egypte, la Jordanie et le Maroc rejoindront ce projet pilote dans une seconde étape. S. B
Le prix national de l'innovation revient à GOMI, une entreprise qui active dans le parapétrolier Le prix national de l'innovation pour les petites et moyennes entreprises (PME) a été attribué mercredi dernier au Groupement de l'ouest de maintenance industrielle (Gomi) pour avoir développé et fabriqué des outils industriels sophistiqués dans le domaine parapétrolier. Le prix, composé d'un chèque de 1000.000 DA et d'un trophée, lui a été remis par le ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, en présence de ces collègues du Commerce, M. Mustapha Benbada, de l'Agriculture et du développement rural, M. Rachid Benaissa et de la secrétaire d'Etat chargée de la Recherche scientifique, Mme. Souad Bendjaballah. Quant au deuxième prix, composé de 800.000 DA et d'un trophée, il est revenu à Inotis, une entreprise privée qui a innové dans les procédés de fabrication des tissus non tissés, utilisés dans la confection des tenues du personnel hospitalier. Quant au troisième prix, il est revenu à Meditool, une entreprise basée à Batna, spécialisée dans la fabrication d'équipements des travaux publics et de géotechnique. Son représentant a reçu un chèque de 600.000 DA et un trophée. Quatre (4) inventeurs ont également reçu des récompenses, par la même occasion, pour leurs inventions dans le domaine de l'énergie domestique et de l'agriculture. S. B.