L'Assemblée populaire nationale adopte à tout-va. Hier, les députés ont donné leur quitus pour la nouvelle loi régissant les associations. Rien de surprenant, donc. Sauf que, par moments, les rôles se sont inversés.Ainsi, dans le rôle de l'opposant, on trouve plutôt le Mouvement de la société pour la paix (MSP). Le parti de Boudjerra Soltani a carrément voté contre la loi. Pis, les députés du parti islamiste, membre de l'Alliance présidentielle, ont retiré les propositions d'amendements faites à la Commission de la jeunesse et des sports et du mouvement associatif, en signe de protestation contre ce qu'ils qualifient de «déviance des réformes» proposées par le président de la République.Longtemps dans le costume d'une opposition frontale, le Parti des travailleurs a coupé la poire en deux cette fois-ci. Le parti de Louiza Hanoune n'a pas voulu jeter le bébé avec l'eau du bain et s'est abstenu de voter pour exprimer certaines réserves contenues dans le texte. Il s'agit, selon Remadhane Taâzibt, de certaines restrictions à la liberté d'associations. Par contre, le député estime que «le nouveau texte enregistre bien des avancées par rapport au texte précédent». Le parti de Louiza Hanoune partage également la position du gouvernement sur la limitation des contacts entre associations algériennes et étrangères. Dans le chapitre abstention, on trouve également le Front national algérien qui n'a voté en faveur d'aucune proposition qui émane du gouvernement. Le parti a, en revanche, boycotté une plénière en signe de protestation face à l'amendement du code communal. Le rejet de la loi est venu également de certaines formations très peu représentées et des élus indépendants ou non-inscrits. Pour le reste, la logique de la majorité des deux partis au pouvoir, le FLN et le RND, l'a emporté sur le tout. Même le ministre de l'Intérieur n'a pas trop forcé dans son discours de clôture. Il s'est contenté de rappeler que cette loi «va améliorer le rendement du mouvement associatif». Il a, en revanche, dû répondre à une question d'actualité. Puisque Daho Ould Kablia a rappelé qu'il a demandé aux walis de délivrer facilement les autorisations de réunions publiques pour les associations nationales et les partis politiques. Le ministre répondait à une question relative au refus du wali de Béjaïa d'accorder une autorisation à la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), aile Hocine Zehouane, pour la tenue d'une réunion publique. «J'ai appelé le wali pour lui signifier mon mécontentement», a précisé le ministre.Aujourd'hui, les députés vont adopter la dernière loi de la réforme qui leur est soumise, à savoir la loi sur les partis politiques.