C'est sous le signe du langage universel de la musique réunissant des musiciens de plusieurs pays que s'est clôturé, mercredi soir, au palais de la culture Moufdi Zakaria d'Alger, la 3e édition du Festival culturel international de musique symphonique sur les airs de l'impétueux Manuel de Falla, du somptueux Tchaïkovski et patrimoine musical algérien avec le compositeur Sid Ahmed Belli. A l'occasion de cette soirée exceptionnelle, les nombreux mélomanes présents ont pu assister à la prestation d'un orchestre multinational, composé des meilleurs musiciens des formations algérienne, coréenne, espagnole, irakienne, japonaise, mexicaine, tunisienne, ukrainienne et sud-africaine, qui ont participé à cette édition. Cet orchestre, symbole d'une passerelle interculturelle entre les différents pays, a été dirigé d'une main de maître par le maestro espagnol Ignacio Garcia Vidal.Ainsi, c'est tout naturellement qu'au programme de cette soirée, il y avait un grand compositeur espagnol Manuel de Falla. Le public présent a ainsi pu découvrir deux de ces pièces les plus connues : El Amor Brujo (l'amour sorcier) et la danse n° 1 de la Vida brève (la vie brève).A l'origine, L'Amour sorcier est une «gitanerie musicale» en 16 tableaux pour orchestre de chambre et cantaora (chanteuse de flamenco) ; Falla la compose en 1995 à la demande de Pastoria Imperio, alors considérée comme l'une des plus grandes danseuses de flamenco. En 1916, Falla remanie profondément l'œuvre qu'il réorchestre pour un effectif symphonique avec mezzo-soprano. Il supprime les parties dialoguées et ne conserve que trois parties chantées. C'est cette version que les nombreux mélomanes, présents au palais de la culture, ont suivi avec enchantement. Ainsi, l'orchestre multinational dirigé avec brio par le maestro espagnol, a su transmettre aux présents l'impétueux romantisme de cette composition musicale qui relate l'histoire de Cardela, la gitane hantée par le fantôme de son ancien amant. Afin d'aimer librement son nouvel amant Carmelo, elle réussit à trouver un moyen pour rompre le maléfice et éloigner à jamais le revenant en détournant son attention vers une autre femme. Le même esprit de musique ardente imprégné de passion tumultueuse aux riches draperies sonore était présent dans la deuxième composition de Manuel de Falla en l'occurrence la danse n°01 de la Vida Breve (la vie brève). Un drame lyrique d'un seul acte. Un tonnerre d'applaudissements a salué cette prestation de haute qualité qui a fortement émue le public. Au programme de cette soirée, il y avait également la somptueuse 5e Symphonie de Tchaïkovski. Une des compositions les plus emblématiques du compositeur russe, imprégné de l'idée fixe du poids des destins donnant à son œuvre un mouvement cyclique, où chaque instrument s'invite au long crescendo, illustrant l'inéluctable marche du destin jusqu'au somptueux final inauguré par le roulement de timbales magistral reflétant l'œuvre de Tchaïkovski dans toute sa splendeur. Ce sont sur les airs de la musique de patrimoine algérien que s'est clôturée la soirée. Les musiciens de cette orchestre multinational ont rendu hommage à la richesse de l'héritage musical algérien à travers la talentueuse interprétation du morceau Ballade de la Suite symphonique algérienne du compositeur et musicien algérien Sid Ahmed Belli.Au final, le public salua la virtuosité des musiciens de cet orchestre symphonique uni par l'amour de la musique et de l'échange culturel sous la houlette du maestro espagnol Ignacio Garcia Vidal d'une longue standing ovation. Ce sont sur ces airs de symbiose entre le public et les musiciens que s'acheva cette troisième édition dont le tomber de rideau n'était qu'une invitation pour apprécier la prochaine édition, vu que la manifestation ne cesse de se bonifier d'année en année. S. A.