La participation algérienne aux Jeux sportifs arabes de Doha 2011 est une catastrophe. Un sinistre qui n'est pas naturel. Pire qu'un camouflet sportif, c'est une offense morale à une Algérie aussi riche de ses ressources naturelles et humaines. On peut ne pas s'indigner face à une telle bérézina en se disant qu'il ne s'agit pas ici du premier échec du sport national. Il n'y a pas de raison de succomber à cette idée, quand bien même cette énième déconvenue est venue justement confirmer le mal qui ronge notre sport dans toutes ses dimensions. Il faut plutôt s'en indigner très fort car la raclée de Doha 2011 sonne comme le summum du bricolage. Pour arriver au constat objectif et lucide qui nous dit toute la vérité sur un sport qui passe de Bérézina à Water l'eau. Et comprendre qu'une non-gestion ne peut pas générer des performances. Qu'une navigation à vue, c'est visiblement le mode opératoire en vigueur, ne donne que des échecs. Et, au final, des instances en crise - sinon de crise - ne sont pas en mesure de planifier et de prétendre à des performances. Il faut le dire sans fioriture : les résultats de Doha 2011 sont plus qu'alarmants. Car l'Algérie vient de reculer et de régresser dans une compétition dans laquelle elle a les attributs, tous les attributs, pour dominer et régner sans conteste. Il ne s'agit pas d'une compétition de premier rang où prennent part des nations qu'on ne peut pas concurrencer. La manifestation s'appelle les Jeux arabes dans laquelle l'Algérie ne doit pas jouer au petit bras. Un résultat en dessous du podium est synonyme d'échec. Il n'y a pas mille critères pour apprécier la moisson algérienne dans cette joute. Nous sommes bien devant un bilan ridicule. Il n'est pas nécessaire de convoquer le nombre de licenciés dans chacune des disciplines ayant contribué à ce fiasco. On n'est pas également tenu de visualiser le décompte de la précédente édition pour une éventuelle comparaison. Le tableau algérien, au soir de la clôture du tournoi, déclare tout. Il indique que les pronostics des responsables des fédérations sont faux. Ils misaient sur une trentaine de médailles d'or, pour n'en récolter qu'une quinzaine. Dans la comparaison avec les autres pays, l'Algérie fait pâle figure. Le total des médailles algériennes est inférieur aux seules médailles d'or remportées par les Egyptiens. Un athlète tunisien en a même récolté, en or toujours, la moitié de celles gagnées par les Algériens. Il est loisible ainsi de constater que la participation a été si mauvaise que l'Egypte et la Tunisie, dont les athlètes ne se portaient pas mieux psychologiquement, compte tenu de la situation dans ces deux pays, nous ont royalement surclassés. Et, indicateur solide de la débâcle algérienne, même les pays où le sport féminin est à ses balbutiements nous devancent désormais. L'échec est tellement grand qu'il en appelle à des sanctions. Sans rancune. A. Y.