Cette maladie orpheline dont on parle peu a été au cœur d'une rencontre scientifique organisée, la semaine dernière, sur initiative du laboratoire Actelion, représenté exclusivement en Algérie par AlgenPharm. Plus de250 praticiens spécialistes ont pris part à cette manifestation en présence de sommités françaises, à savoir les professeurs Marc Humbert de l'hôpital Antoine Beclere et Luc Mouthon de l'hôpital Cochin ainsi que des experts algériens, à l'image du professeur Hakem et du Dr Yahiaoui du CHU de Bab- El- Oued à Alger. Sous le thème «hypertension artérielle pulmonaire : comment gérer ?», cette journée a été l'occasion de se pencher sur les différents aspects de cette affection redoutable qui est souvent négligée en Algérie. Les intervenants ont plaidé pour une prise en charge pluridisciplinaire de cette maladie aux complications irréversibles. Parmi les thèmes débattus, la stratégie thérapeutique, le suivi des patients et le diagnostic. L'Algérie semble très en retard dans le domaine. Abordant l'expérience Algérienne, le Pr Hakem et le Dr Yahiaoui ont expliqué qu'il n'existe qu'une seule unité d'hypertension pulmonaire en Algérie, à savoir celle de l'hôpital de Bab- El- Oued. Opérationnelle depuis 2007, cette structure dispose d'un registre concernant cette pathologie, dans lequel sont recensés 45 malades suivis de manière régulière. Les deux spécialistes ont insisté, lors de cette rencontre, sur l'intérêt d'une prise en charge pluridisciplinaire et l'élaboration d'un registre national de cette maladie. S'agissant du traitement, les deux médecins du CHU de Bab-El-Oued ont abordé les effets positifs de Tracleer qui permet de réduire efficacement la pression sanguine dans le sang. De son côté, le Professeur Marc Humbert qui est, par ailleurs, responsable du centre national de référence de l'hypertension pulmonaire, a mis l'accent sur le diagnostic précis et précoce de l'HTAP. Selon lui, « les échographies du cœur sont les seuls examens recommandés pour poser le diagnostic de cette maladie rare dont la prévalence en France est de l'ordre de 25 malades pour 1 million d'habitants ». A.B