Photo : Riad Par Hasna Yacoub Les partis non agréés vont finalement avoir leur sésame auprès du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le ministre, Daho Ould Kablia, a instruit, dimanche dernier, ses services pour traiter avec «célérité» les dossiers de création de nouveaux partis politiques. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, Ould Kablia a réuni dimanche les services concernés de son département pour l'examen de la question de la conformité des dossiers de création des partis politiques avec les dispositions législatives. En fait, il ne fait qu'exécuter les directives données par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Des directives que le premier magistrat du pays a annoncé, lors de son discours prononcé, mercredi dernier, à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire. A cette occasion, le Président avait fait remarquer qu'il y a des partis plus influents que d'autres, mais, avait-il souligné, «si le pluralisme implique l'existence des petits partis, soit. Les petits partis existeront et les élections seront le véritable baromètre de chaque force politique. Je n'ai pas le droit de juger les uns ou les autres». Ainsi donc, une quinzaine de dossiers de nouveaux partis, qui pour certains ont introduit des demandes d'agrément depuis des années comme le FFD de Ghozali, l'UDR de Amara Benyounès ou encore le PJL de Mohamed Saïd, commencent, enfin, à être examinés au plan de la compatibilité avec la loi. Les partis, dont l'examen des dossiers révèlera la recevabilité (dossiers complets et conformes), pourront tenir leurs congrès constitutifs «dès délivrance de la décision du ministère chargé de l'Intérieur», et ce, «dans les quinze jours qui suivent la date de publication de la loi organique relative aux partis politiques». A cet effet, le ministère de l'Intérieur a souligné les conditions «légales» pour la création d'un parti politique et les documents à fournir. Parmi ces conditions, il est requis un engagement écrit et signé par au moins deux membres fondateurs par wilaya, issus du quart des wilayas du territoire national au moins. Cet engagement porte, entre autres, sur la tenue du congrès constitutif du parti politique dans un délai maximum d'une année, à compter de la date d'autorisation du ministre chargé de l'Intérieur et que, pour être «valablement» réuni, le congrès constitutif doit être représentatif de plus du tiers du nombre de wilayas au moins, réparties à travers le territoire national, et doit réunir au moins 400 à 500 congressistes, élus par 1 600 adhérents au moins. Combien de partis, nouvellement créés vont réussir à satisfaire à ces conditions ? Les services d'Ould Kablia vont bientôt révéler les nouveaux partis qui ont été en mesure d'obtenir leur agrément dans le respect de la nouvelle loi portant création de partis politiques. Avec cette décision d'ouvrir le champ politique à toutes les formations, aussi petites soient-elles, le Président a voulu enlever tout prétexte aux voix qui s'élèvent contre le régime, comme il l'a insinué lors de sa dernière sortie médiatique en déclarant : «Ce sont les personnes et les associations qui sont en perte d'influence sur la scène politique qui élèvent la voix.»