Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani La protestation reprend de plus belle dans le secteur de l'Education nationale et ce sont pratiquement tous les syndicats autonomes qui activent sur le terrain, même en période de vacances scolaires. Cela pour dire leur rejet du contenu du projet d'amendement du statut particulier qui ne prend pas en considération leurs propositions et qui, au lieu de leur ouvrir les portes de la promotion professionnelle et sociale, les fait passer à des grades inférieurs. Les conseillers de l'orientation et de la guidance scolaires ouvriront le bal par un sit-in de protestation devant l'annexe du ministère de l'Education nationale sise à Ruisseau, à Alger, le 11 janvier prochain. Ils prendront la place des enseignants contractuels, ne serait-ce que pour une journée, pour rappeler aux représentants du département de Boubekeur Benbouzid leurs engagements envers cette corporation, longtemps mise en marge des projets de promotion socioprofessionnelle. De son côté, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) s'emploie actuellement à préparer la tenue des assemblées générales de ses membres au niveau locale (wilayas et établissements scolaires) pour décider des mesures à prendre pour dire, lui aussi, son rejet du nouveau texte, mais aussi sa colère contre le maintien des ponctions sur salaires décidées lors du dernier mouvement de grève des syndicats autonomes. C'est sur cela que se sont entendus les membres de l'organisation autonome à l'issue d'une session ordinaire de son Conseil national tenue le 20 décembre dernier, dans la wilaya de Blida. Une autre question a été abordée lors de cette rencontre et porte sur le dossier de la gestion des œuvres sociales. Le sujet a été remis sur la table, quelques jours seulement après la tenue du référendum. Le Snapest doute de la crédibilité de l'élection et affirme que des voix de ses membres ont été détournées au profit d'autres de façon à arriver au résultat connu de tous : une gestion centralisée des 20 milliards de dinars de l'argent des travailleurs. Un mode de gestion contesté par le syndicat et d'autres organisations autonomes du secteur qui ne sont pas forcément ses alliés. «Le Snapest maintient ses positions en ce qui concerne ce dossier des œuvres sociales», indique un communiqué du syndicat rendu public, au lendemain de la tenue de la session ordinaire du Conseil national.Dans son communiqué, le Snapest explique son rejet du contenu du nouveau projet d'amendement du statut particulier, principalement par le fait que le nouveau texte maintient les enseignants du secondaire, du technique et les ingénieurs dans le grade actuel, alors qu'ils avaient demandé une position meilleure. Ils se voient toujours à la même place sans le moindre avantage social ou autre. Pour ce qui est des ponctions sur salaires, le syndicat est de plus en plus ferme : «Pas question d'assurer des cours de rattrapage du moment qu'ils maintiennent les ponctions sur salaires.» Si cela s'avère vrai, encore une fois, ce seront les élèves les grands perdants. Pour ce qui est de l'autre mouvement protestataire, enclenché par les conseillers de l'orientation et de guidance scolaires, ces derniers le justifient par le refus de la tutelle d'élever le conseiller principal d'orientation scolaire et professionnelle à celui de conseiller principal d'orientation et de guidance scolaire et professionnelle. Ils contestent aussi la suppression du corps de directeur de centres d'orientation et de guidance scolaire et professionnelle, et son remplacement par le grade d'inspecteur d'orientation et de guidance scolaire et professionnelle chargé de la gestion administrative et technique du centre d'orientation. Le secteur est à nouveau en ébullition. Les services du ministère de l'Education nationale auront du pain sur la planche pour contenir la colère des travailleurs et apporter les solutions qui s'imposent en telle circonstance.