L'Iran procèdera, aujourd'hui, à des tirs de missiles de longue portée dans le cadre de manœuvres maritimes dans le Golfe interprétées comme une démonstration de force à un moment de tension avec les Occidentaux.«La marine iranienne testera certains de ses missiles, dont des missiles de longue portée, samedi, dans le golfe Persique», a annoncé, hier, l'amiral Mahmoud Moussavi, major de la marine iranienne, à l'agence de presse officieuse Fars.La République islamique a entamé, samedi dernier, une période de dix jours de manœuvres maritimes. «Le tir de missiles constitue la dernière phase des exercices navals», a déclaré le n°2 de la marine de guerre iranienne. «Cette phase finale vise à préparer la marine à affronter l'ennemi dans une situation de guerre», précise-t-il. Selon un autre haut gradé de la marine iranienne, le contre-amiral Ali Rastegari, «des missiles à moyenne et courte portée, ainsi que des torpilles intelligentes seront également tirés à titre expérimental» lors des manœuvres.Cette annonce intervient après que l'Iran ait menacé de fermer le détroit d'Ormuz à la navigation si les pays occidentaux adoptent des sanctions sur ses exportations de pétrole. Pour des experts, les Iraniens pourraient fermer temporairement cette voie d'eau stratégique de 6,4 km de large, située entre les côtes omanaises et iraniennes, mais cette mesure nuirait à leur économie. Plus de 60% des revenus de l'Etat iranien proviennent de ses exportations de brut et la majeure partie de ses importations de pétrole transite par le détroit d'Ormuz. L'Iran possède plusieurs systèmes de missiles à longue portée, dont les Chahab-3, qui peuvent atteindre Israël ainsi que des bases américaines au Proche-Orient et dans le Golfe. Washington a d'ailleurs fait part de sa préoccupation quant aux missiles iraniens, notamment les Chahab-3 d'une portée d'un millier de kilomètres, les Ghadr-4 (1 600 km de portée) et une variante du Chahab-3, le Sajjil-2 (2 400 km).Les Américains et les Israéliens ont fait savoir qu'ils n'excluaient pas d'intervenir militairement contre l'Iran en cas d'incapacité de la diplomatie de résoudre le différend nucléaire. L'Iran rétorque qu'il n'hésitera pas à prendre pour cible des intérêts américains dans la région, ainsi qu'Israël en cas d'attaque, et qu'il fermerait le détroit d'Ormuz par lequel transitent les exportations d'hydrocarbures des pays du Golfe vers les économies occidentales et asiatiques. Reuters