Sur un total de 50 000 logements, tous types confondus, prévus par le programme quinquennal 2010/2014, la wilaya de Annaba a réalisé (ou en cours de réalisation) près de la moitié de ce chiffre dont déjà une grande partie a été attribuée. Le plus gros a été livré en 2011, année qui a connu un véritable boom, puisque rien que pour le logement social locatif, 5 162 familles répondant aux conditions d'éligibilité à ce type de logements en ont bénéficié. De mémoire de Annabi, jamais auparavant la wilaya n'a connu une telle accélération en matière de réalisation de logements, transformant la ville et ses environs en chantiers dont certains ont vu leurs effectifs doubler pour booster la cadence de travail, et ainsi respecter les délais fixés. Il faut dire que la Direction du logement et des équipements publics, à qui incombe la responsabilité de superviser toutes les opérations, a mobilisé son personnel, pour rattraper les retards enregistrés par le passé, retards dus à l'indisponibilité des terrains, aux procédures administratives et aux notifications des projets. La décision par le Conseil des ministres de recourir au gré à gré a donné un coup de fouet au développement tous azimuts, particulièrement dans le secteur de la construction.
Plus de 22 000 logements sociaux Selon le directeur du logement et des équipements publics de la wilaya de Annaba, T. M. Yazid, durant l'année 2011, 17 670 logements, dont 11 170 sociaux et 6 500 logements promotionnels aidés (LPA), ont été lancés. L'année 2012 connaîtra le lancement effectif de 25 000 logements dont 10 000 (LPA), 4 000 promotionnels et 11 000 LSL ; au cours de la même année, 10 189 unités seront livrées et attribuées. Ces chiffres vertigineux en matière de programmes et de réalisation et qui, ajoutés les uns aux autres, représentent l'équivalent d'une ville de 130 000 habitants, restent cependant insuffisants.La cadence de construction de logements, quelle qu'elle soit, confrontée à une démographie galopante et irrépressible aggravée par un exode massif à partir des agglomérations et wilayas voisines ne peut plus répondre à une demande qui s'est multipliée de manière exponentielle. Les dizaines de programmes de logements lancés, réalisés et attribués ne peuvent satisfaire qu'en partie les milliers de demandeurs ; entre-temps, les choses empirent. Des bidonvilles foisonnent un peu partout ceinturant toute la ville de toutes parts et, parfois même, au milieu de quartiers populaires comme c'est le cas du côté d'El M'haffer, Bouhdid, Sidi Harb ou El Fakharine. La cité Bouhamra, avec quelques baraques éparses abritant une vingtaine de familles, est au fil des ans devenue une agglomération forte de plus de 5 000 habitants entassés dans des taudis faits de tôle, de carton et de matériaux composites. Cette plaie ouverte, dont souffre La Coquette, avait été en quelque sorte «cautérisée», et des bâtiments flambant neufs regroupant des centaines de logements avaient supplanté les baraquements. L'administration avait rebaptisé les lieux du nom de Boukhadra pour effacer des esprits le souvenir de ce bidonville. Mais quelques années plus tard, ce fut le grand retour de ce bidonville avec la construction de nouvelles baraques, réalisées à la hâte de nuit ou pendant les jours fériés. Et donc les pouvoirs publics sont condamnés à faire œuvre de Sisyphe, puisque pour chaque habitation précaire démolie, huit à dix autres poussent à la place en l'espace de quelques jours. Le laxisme des élus et le courroux du wali Ce qui est inadmissible et inconcevable, c'est que malgré les instructions et directives de la tutelle, les élus des communes laissent faire, préférant ne pas affronter le courroux des indus occupants pour ne pas avoir à gérer des manifestations et des émeutes ; une politique de l'autruche qui ne fait que déplacer le problème dans le temps, puisque quelques années plus tard, les habitants de ces bidonvilles qui seront plus nombreux exigeront des logements. Et là, ce sera encore plus difficile à gérer. Hier à Sidi Amar et à El Hadjar, on a profité du long week-end de fin d'année pour ériger de nouvelles baraques ou construire en dur et à la hâte, pour plus tard mettre l'administration devant le fait accompli. La Police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement (Pupe), ainsi que les services des communes ont, du fait de leur absence totale du terrain, encouragé ces pratiques illicites, si bien que tout le monde s'essaye à ce business et accapare des superficies situées à proximité. C'est la fuite en avant ; pourvu qu'on ait la paix, tout est permis. Récemment, le wali qui est sorti de ses gonds, au cours d'une réunion avec les élus de la commune de Annaba, a institué une commission composée de membres de l'exécutif pour arrêter la saignée et prendre des mesures en vue de la démolition de toutes les constructions illicites. «Parce que force doit rester à la loi», avait-il lancé à l'adresse de l'assistance. Ladite commission, en dehors de cette mission, aura la tâche de contrôler et d'assister les communes dans les différents projets de développement.
Nouvelles dispositions pour le logement rural Par ailleurs et sur un autre plan, le logement rural a bénéficié d'une nouvelle formule de réalisation qui se propose de réaliser le maximum d'unités en un temps relativement court. Selon le Dlep, la nouvelle disposition consiste en des regroupements ruraux ne dépassant pas 50 logements par lotissement. 1 000 unités de ce type sont programmées dans différentes communes, les lotissements seront viabilisés à la charge de l'Etat et une aide de 700 000 DA sera attribuée aux souscripteurs remplissant les conditions d'éligibilité. Les plans seront établis par les subdivisions territorialement compétentes qui apporteront leur assistance technique pendant la réalisation de ce type de logement.