Le pont suspendu aura connu une agitation particulière jeudi dernier, ce qui lui a valu une interruption de la circulation. Ce ne sont pas des touristes qui s'y bousculaient pour prendre des photos. Des hommes et des femmes, ex-résidants délocalisés de l'avenue de Roumanie, ont tenté un suicide collectif en voulant franchir les haubans. Ils clament leur exclusion des opérations de relogement au terme de l'assainissement du site en 2010 pour les besoins de la modernisation de Constantine. Protection civile et administrateurs locaux ont tenté de calmer la foule, alors que les pouvoirs publics rassurent sur l'étude de cet épineux dossier au cas par cas. La tension qui a atteint son paroxysme aura mis dos au mur les ordonnateurs locaux qui n'en revenaient pas quand bien même les opérations de relogement battent leur plein dans cette cité. Une fois de plus, le dossier logement vient démontrer l'incapacité des commissions et aussi les stratégies adoptées jusqu'ici pour balayer cette sempiternelle équation aux multiples inconnues. Cela dit, les parties estimées lésées mettent à l'index les deux poids, deux mesures des responsables locaux. Ils affirment être en possession de tous les documents justifiant leur occupation des maisons vidées depuis plusieurs années. Du côté de l'exécutif, le wali rassure les habitants ouvrant droit au logement. Soit une amorce intervenue au terme de la journée agitée de jeudi dernier. En effet, Bedoui est revenu sur le cas de ces familles rappelant qu'il avait reçu leurs représentants deux fois durant cette semaine. Sans aller puiser dans le fond des choses, le communiqué de la wilaya n'a pas apporté de précisions «concrètes» sur le devenir des familles contestataires. Si ce n'est : «Le logement dans la wilaya est traité dans la transparence et tous ceux qui ouvrent droit à un logement l'auront.» Par ailleurs, le responsable de la ville fera part de «l'imposant programme de la wilaya avec les différents chantiers de logements en voie d'achèvement et en cours de lancement.» La capitale de l'Est aura toujours des pieds fragiles en matière de logement, et la résoption de l'habitat précaire, dont une grande partie date de plusieurs années restera en suspens, si les services compétents n'osent pas une stratégie ferme. La wilaya a bénéficié de milliers de logements et espère éradiquer les taudis. Quant aux omis des relogements dont ceux de la rue de Roumanie, cela est une affaire de bonne commission … ?