Depuis quelques jours, les forces de l�ordre sont positionn�es autour du si�ge de la da�ra d�Oran, au boulevard du Front de Mer, pour faire face � la contestation grandissante de dizaines et dizaines de familles. Entre les cas de plus en plus nombreux de familles expuls�es de leurs logements ou de leurs taudis �rig�s sur des terrains vagues, et les oubli�s des diff�rentes op�rations de relogement du programme traitant du vieux b�ti, la contestation prend de plus en plus d�ampleur. Et les regroupements se succ�dent, avec les m�mes images de col�re et de d�tresse de p�res et de m�res de famille en qu�te d�un toit � Oran. La crise du logement dans la deuxi�me ville du pays ne cesse de s�aggraver, en t�moignent les fortes tensions sociales dans la ville d� Oran et dans d�autres communes de la wilaya. Hier matin, une vingtaine de femmes tentait co�te que co�te d�obtenir une entrevue aupr�s du chef de da�ra, pour exposer leurs cas, critiques. Les t�moignages recueillis sur place �taient pratiquement les m�mes. Et pour prouver qu�ils �taient dans leur droit, de nombreux protestataires exhibaient des documents, dont certains remontaient jusqu�aux ann�es 1970. Tous et toutes �taient l� � attendre, avec l�espoir de b�n�ficier, enfin, d�un logement social. Dans leurs t�moignages, d�autres disaient ne pas comprendre comment l�on pouvait encore reloger une famille de 15 personnes dans un F2 ! Sous un soleil de plomb, beaucoup avaient fini par perdre patience et les esprits s��chauffaient. Et les forces de police d�intervenir pour disperser la foule, parfois sans m�nagement. M�me les journalistes pr�sents sur les lieux avaient �t� somm�s de s��loigner du si�ge de la da�ra, quand on ne les accusait pas, tout bonnement, de provoquer des attroupements ! Pour les protestataires, par contre, la pr�sence des journalistes �tait synonyme d�attitude d��coute et d�aubaine pour voir son cas personnel �tre pris en compte en alertant l�opinion publique et toutes les autorit�s concern�es par le biais des m�dias. La situation du logement � Oran est toujours aussi critique et les statistiques sont l� pour l�attester. Derri�re les programmes de logements annonc�s comme d�ment inscrits, la r�alit� est tout autre. Ainsi, pour le plan quinquennal 2005-2009, sur les 58 024 logements pr�vus, 32 % seulement ont �t� r�alis�s. Et le plan quinquennal 2010-2014 pr�voit la r�alisation de 32 000 autres logements ! Mais � quel rythme vont-ils �tre r�alis�s, lorsque l�on sait que le logement social constitue la plus forte demande alors que la majorit� de ces programmes concernent le logement promotionnel ? Une �quation que les autorit�s n�ont toujours pas r�solue.