Synthèse de Rabah Iguer Le président du réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant (Nada), M. Abderrahmane Araar, a indiqué jeudi dernier à Alger, que son réseau avait reçu en l'espace d'une année et demie 13 000 plaintes pour violences faites aux enfants. Intervenant lors d'une rencontre d'évaluation sur «Le problème de la violence et les droits de l'enfant en Algérie», à laquelle ont assisté des représentants de différents ministères, de l'Unicef, des services de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales ainsi que des représentants de la société civile, M. Araar a indiqué que «les cellules d'écoute et d'orientation du numéro vert (30 33), mis à la disposition du public, ont reçu, pendant la période allant de juin 2010 à décembre 2011, quelque 13 000 appels portant plainte contre différentes formes de violences faites aux enfants dans 15 wilayas». Le réseau «a pris en charge 700 cas dont 103 cas d'agression sexuelle», a-t-il souligné, ajoutant que le numéro vert sera disponible à travers toutes les wilayas à l'horizon 2015, dans le cadre des efforts visant la protection des enfants contre des agressions, notamment celles à caractère sexuel. Il a également précisé, qu'en procédant à une évaluation des résultats des actions menées par le réseau Nada sur le terrain en 2011, «le groupe de travail a conclu que les agressions sexuelles contre les enfants de moins de cinq ans constituaient une source d'inquiétude pour les citoyens». Dans ce contexte, l'intervenant a jugé nécessaire l'élaboration d'une approche prospective pour que la violence ne soit pas «un mode de vie», précisant que son réseau «coopérera avec des ONG étrangères pour développer son expérience en la matière». Par ailleurs, les associations Le sourire des enfants de Frenda activant à Tiaret, et Clémence, maternité et enfance abandonnée, de la wilaya d'Adrar, estiment que le mur de silence n'a pas été brisé chez certaines familles et victimes d'agressions sexuelles. Le président de l'association Le sourire des enfants de Frenda, M. Belhidil Belkhadem, a indiqué, en marge de cette rencontre, que son association avait pris en charge deux cas d'agression sexuelle sur des enfants en 2011, «un chiffre loin de refléter la réalité au niveau de la wilaya, la majorité des familles refusant de déposer plainte contre de telles agressions». En vue de briser le mur du silence, l'association organise des campagnes de sensibilisation au niveau de la wilaya de Tiaret pour inciter les familles à déposer plainte lorsque leurs enfants subissent des agressions.