Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«Personne n'a le droit de faire du sang des Algériens un fonds de commerce» Ouyahia à propos de la polémique sur le génocide arménien entre la France et la Turquie
Photo : S. Zoheir Par Ali Boukhlef «Nous disons à nos amis (turcs) de cesser de faire de la colonisation de l'Algérie un fonds de commerce.» Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, vient ainsi de répondre, pour la première fois, aux déclarations du Premier ministre turc. Pour répondre à la France qui venait de «criminaliser le génocide arménien», Recep Tayyip Erdogan avait mis en avant «le génocide algérien».«Chacun est libre dans la défense de ses intérêts, mais personne n'a le droit de faire du sang des Algériens un fonds de commerce», a encore asséné le Premier ministre, lors d'une conférence de presse animée, hier, à Alger. S'il considère que la Turquie est un pays «ami», Ahmed Ouyahia a néanmoins rappelé que ce même pays, qui est membre de l'Alliance atlantique (Otan), «avait voté contre la question algérienne de 1954 à 1962». Pis, «durant 7 ans de guerre, nous n'avions entendu aucune réaction de la Turquie», a-t-il encore rappelé. «La Turquie, qui était membre de l'Otan pendant la Guerre d'Algérie, et qui l'est encore, avait participé, de par sa qualité de membre de cette Alliance, à fournir des moyens militaires à la France dans sa guerre en Algérie, au moins par l'achat d'une bombe larguée en Algérie ou d'une balle tirée contre des Algériens», a encore souligné M. Ouyahia. Le Premier ministre est remonté plus loin dans l'Histoire. Il a rappelé qu'au moment de l'invasion française en 1830, les Ottomans n'avaient pas protégé l'Algérie. Bien au contraire. «Même le dey Hocine (dey de la régence d'Alger au moment du débarquement des troupes militaires françaises à Alger en 1830) avait quitté le pays trois jours après l'invasion d'Alger par les troupes militaires du roi Charles X», a-t-il encore rappelé. Au sujet de la Libye, Ahmed Ouyahia a rappelé que l'Algérie avait suivi sa doctrine, basée sur «les relations avec des Etats et non des régimes». Il a rappelé que «certains membres du CNT avaient manqué de respect à l'Algérie». Il a, en revanche, refusé de dire si la famille Kadhafi, réfugiée en Algérie, allait être expulsée. «Il y a eu des déclarations que nous avons dénoncées. Il y a eu un rappel à l'ordre, et je crois que vous avez noté une certaine retenue ces derniers temps», a-t-il indiqué au sujet des déclarations de Aïcha Kadhafi.